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Apprendre l’anglais dès 3 ans grâce à Internet ?

C’est le projet de Luc Chatel. Le ministre de l’Education compte recourir aux nouvelles technologies pour enseigner la langue de Shakespeare aux tout petits.

Faire apprendre l’anglais dès la maternelle. C’est le projet de Luc Chatel, le ministre de l’Education, qu’il a exposé ce dimanche 23 janvier au micro d’Europe 1.

Pour lui, il faut « réfléchir à un apprentissage généralisé précoce de l’anglais, dès 3 ans. Nous l’expérimentons ici ou là, et nous avons de bons résultats en la matière. Plus on apprend tôt l’anglais, plus on a des capacités pour apprendre une autre langue jeune. On n’apprend pas l’anglais au détriment des autres langues. Mais l’anglais, c’est une priorité ».


A la question du journaliste, qui aborde la question de la formation des professeurs et de leur nombre (des milliers de postes vont être supprimés), il rétorque que cette réflexion « liée aux vingt-cinq dernières années, où la seule réponse, c’est “toujours des moyens, toujours des moyens”… Je veux que nous réfléchissions à l’usage des nouvelles technologies, l’utilisation d’Internet pour faire appel à des professeurs [distants, NDLR]. J’ai assisté à des cours d’anglais avec des locuteurs natifs sur Internet, je peux vous dire qu’on a fait des progrès considérables ».

Suppression de postes dans l’Education

Luc Chatel compte installer prochainement un comité stratégique sur l’enseignement des langues, concernant ce projet (et d’autres, comme de faire élaborer par le Cned un outil d’apprentissage à distance, ou d’avoir un établissement étranger partenaire de tout lycée français).

Concernant l’apprentissage de l’anglais au plus jeune âge, le quotidien Le Monde souligne qu’à « la prochaine rentrée les 1 000 intervenants en langues disparaissent du budget de l’Education. C’est-à-dire la quasi-intégralité des ces personnels spécialistes de l’enseignement de la langue de Shakespeare. A titre d’exemple, dans la plus grande académie de France, celle de Versailles, le recteur a annoncé mi-janvier que sur les 120 postes qu’il devait supprimer dans le premier degré, 75 concerneraient ces intervenants en langues vivantes. Une coupe qui ne se voit pas trop au premier coup d’œil puisqu’elle n’oblige pas à fermer des classes ».

Dans l’article de nos confrères, Christian Chevalier, secrétaire général du syndicat enseignant SE-Unsa, indique ne pas être opposé « au développement d’outils d’enseignement. Mais un travail pédagogique doit être mené par un humain. Et ce n’est pas parce qu’un enseignant du premier degré parle l’anglais qu’il est capable de l’enseigner ».

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Guillaume Deleurence