Lorsqu’il écrit sur le Web, Nicholas Ciarelli utilise le pseudonyme évocateur de Nick dePlume. Aujourd’hui, cet étudiant de 19 ans est en première année à la prestigieuse université américaine d’Harvard. Mais il est poursuivi en
justice par Apple. Son crime ? Avoir révélé au monde le 28 décembre dernier, l’existence du
Mac Mini, soit près de deux semaines avant la sortie officielle du produit.En fait, sitôt apparue sur le site ThinkSecret.com, l’information a été reprise par l’ensemble de la presse internationale et le buzz
[l’agitation en français, NDLR] suscité par l’apparition
imminente de ce nouveau modèle a alimenté les conversations de la communauté Macintosh, jusqu’au grand raout annuel de San Francisco. Il s’agit presque d’un rituel tant, depuis des années, chaque ‘ événement ‘ Apple est
précédé de son lot de rumeurs.Pour sa part, Nicholas Ciarelli pensait (un peu naïvement peut-être) que ses articles étaient protégés par le premier amendement de la constitution américaine sur la liberté d’expression. Mais pour Apple, le débat est tout autre. Dans
sa plainte déposée auprès du tribunal de Santa Clara, le constructeur précise que ‘ la personne visée par les poursuites (Nicholas Ciarelli), ne pouvait ignorer que le fait de divulguer des secrets de production d’Apple
constituait une violation de la loi californienne et qu’agir ainsi a causé des dommages irréparables à Apple ‘.
Un discours ambivalent
Ce n’est pas la première fois qu’Apple s’attaque ainsi à des internautes qui relaient des informations sur ses produits avant leur sortie officielle. Avec ce nouvel épisode, le constructeur informatique prouve une fois encore qu’il
manie, assez maladroitement, la carotte et le bâton.En effet, d’un côté Apple sait, quand il le faut, déployer des monceaux de séduction pour créer et cultiver un esprit, voire une ferveur communautaire, autour de ses produits. Les one man shows très médiatiques de
Steve Jobs, le patron d’Apple, n’ont d’autre vocation que de ‘ booster ‘ les ventes de la marque.De l’autre, Apple délègue à ses avocats les basses ?”uvres qui consistent à combattre ce qu’il qualifie de violation du secret industriel. Malheureusement, on a peine à croire, étant donné le temps de développement (conception,
fabrication) d’un nouvel ordinateur, que les deux semaines qui séparent la mise en ligne dune ‘ fuite ‘ sur un produit de son intronisation officielle par Steve Jobs puissent ternir durablement la réputation de la marque.
Tout juste lui permettent-elles, peut-être, de faire quelques économies sur ses budgets marketing.
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