Apple veut définitivement tourner la page Qualcomm. Le design industriel des iPhone de 2018 serait conçu pour intégrer seulement des puces modem d’Intel et de MediaTek. Celles de Qualcomm, qui équipent les smartphones d’Apple depuis 2011, n’auraient donc plus droit de cité. La société aurait pris cette décision après que Qualcomm a arrêté de lui fournir le logiciel permettant de tester ses puces, explique le Wall Street Journal.
Tout ne serait toutefois pas complètement arrêté, Apple se réserve la possibilité de réintégrer les puces de Qualcomm si les deux sociétés – qui se poursuivent mutuellement devant plusieurs cours de justice – trouvent un arrangement. Apple aurait jusqu’à juin pour décider quel fournisseur de modems choisir. Depuis l’iPhone 7, la firme dirigée par Tim Cook panache les approvisionnements de ce composant entre Qualcomm et Intel. Ce système à deux fournisseur a été reconduit pour la conception de l’iPhone 8.
Le savoir-faire de Qualcomm trop cher payé
Mais Apple a semble-t-il intensifié son recours aux service d’Intel. Alors que l’année dernière, les revenus de Qualcomm provenant d’Apple représentaient 3,2 milliards de dollars et 20 % de ses ventes totales de puces, ils ne devraient être que de 2,1 milliards en 2017, soit 13 % des ventes. Une importance qui fait dire à Steve Mollenkopf qu’un arrangement à l’amiable est toujours possible entre les deux sociétés.
Aucune des deux ne sortirait vainqueur si leur collaboration prenait fin. Qualcomm perdrait l’un des ses plus importants clients, tandis qu’Apple ne bénéficierait plus du savoir-faire de la société de San Diego dans les puces réseau. Pour l’iPhone 7, Apple avait par exemple dû réduire les performances des modems Qualcomm pour qu’elles s’accordent à celles – moins élevées – des puces Intel.
C’est pourtant celles de cette dernière qui seraient choisies pour équiper les iPhone qui seront présentés en 2018. Apple aimerait également que le fondeur taïwanais MediaTek lui fournisse des modems ; un bon moyen de maintenir une compétition et une concurrence minimale entre les deux fabricants.
Une guerre des nerfs entre les deux partenaires
Le différend entre Apple et Qualcomm remonte au début de l’année. Apple avait alors accusé Qualcomm d’abus de position dominante et surtout de pratiquer une politique de rémunération de ses brevets injustifiée. En plus du prix de vente de ses puces, Qualcomm se fait également rémunérer par ses clients via un système de licence sur les brevets utilisés dans ses produits. Apple avait ensuite décidé de ne plus verser à ses sous-traitants les sommes correspondantes, qu’ils devaient à leur tour régler à Qualcomm.
Depuis, c’est l’escalade entre les deux firmes. Qualcomm a à son tour attaqué Apple, quatre des fabricants de l’iPhone et même tenté de faire interdire la commercialisation de l’iPhone aux Etats-Unis et en Allemagne, pour l’instant en vain. La décision d’Apple de définitivement exclure Qualcomm de ses iPhone pourra-t-elle faire évoluer les choses ? Qualcomm a jusqu’à juin pour prendre une décision.
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