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Apple va commencer la production de Macbook au Vietnam dès l’année prochaine

À la demande d’Apple, le taïwanais Foxconn a délocalisé des usines chinoises au Vietnam afin de produire des Macbook, les seuls produits de la marque qui n’étaient assemblés qu’en Chine. Une nouvelle qui marque l’accélération du « découplage » chinois d’Apple.

L’an prochain, de nombreux Macbook dans le monde auront une nouvelle provenance gravée dessous : Made In Vietnam. Alors que les produits Made In China pourraient subir une taxe supplémentaire, voire des interdictions d’entrée sur le territoire US d’ici à quelques semaines, Apple accélère dans la réduction de sa dépendance aux usines chinoises. Son partenaire de production, le taïwanais Foxconn, a commencé à déplacer des lignes de productions à 50 kilomètres d’Hanoï, dans le nord du Vietnam. Une région où le numéro 1 mondial de l’assemblage de produits technologiques dispose déjà de sites industriels (usines, entrepôts). Et qui jouit d’une proximité avec la Chine, puisque la frontière n’est qu’à 125 km.

Lire aussi : Apple pourrait délocaliser la fabrication de ses iPad et MacBook au Vietnam (nov. 2020)

Si Apple fait déjà fabriquer certains de ses produits hors de Chine, les ordinateurs portables Macbook étaient les seuls produits à demeurer 100% Made in China. Une situation qui va donc rapidement changer avec la montée en puissance du Vietnam et des autres pays : selon Counterpoint Research, le Vietnam, l’Inde et le Brésil pourraient rapidement représenter jusqu’à 30% de la production totale de Macbook. Il ‘agit ici pour Apple non de se couper de la Chine, mais de réduire les risques. Le premier étant la dépendance à un pays qui a le pouvoir de fermer unilatéralement les usines. Les hausses de cas COVID dans le pays ont été traités de manière très brutale par le pays, qui continue de confiner massivement villes et sites industriels. Ce qui va coûter une fortune à Apple pour Noël, puisque des millions d’iPhone n’ont pas pu être produits.

Lire aussi : Apple accélère son effort pour réduire sa dépendance aux usines chinoises (dec. 2022)

Ensuite, il y a le rapport de plus en plus tendu entre les deux gouvernements. Et les risques, pour toute l’industrie tech, d’une fermeture et/ou d’une taxation des exports. Entre les blacklistage, les interdictions d’exports technologiques (puces hautes puissances), les véto de vente d’usines ou encore la hausse des tarifs douaniers, la tension monte dans les échanges bilatéraux. Et Apple ne peut se permettre de ne pas varier ses sources d’approvisionnement pour son marché domestique, le plus important pour la firme américaine.

Le Vietnam, un pays qui monte pour Apple

Les usines de Foxconn (Hon Hai Precision) sont concentrées au nord du Vietnam, à proximité de la frontière avec la Chine. / Google Maps
Les usines de Foxconn (Hon Hai Precision) sont concentrées au nord du Vietnam, à proximité de la frontière avec la Chine. / Google Maps

Le choix du Vietnam par Foxconn (Hon Hai Precision) et Apple n’est pas le fruit du hasard. Le premier élément à garder à l’esprit, c’est que la Chine commence à être chère par rapport à de nombreux pays d’Asie du Sud-Est. Les salaires ont grimpé en Chine continentale qui doit faire face à une bulle immobilière qu’elle essaye de contenir et un vieillissement rapide de la population qui commence à vouloir faire entendre sa voix. De nombreuses industries se développent rapidement dans l’ancienne colonie française depuis une décennie, et notamment Apple. Qui y fait déjà produire ses HomePod Mini et des Airpods. À ces deux produits devraient bientôt s’ajouter non seulement les Mavbook, mais aussi les iPad.

Lire aussi : Apple accélère le transfert de la production des iPhone et des iPad hors de Chine (dec. 2021)

Le pays (qui est tout sauf une démocratie !) a de nombreux avantages comme des salaires bien plus bas qu’en Chine, une population jeune et éduquée. Ainsi qu’une proximité géographique avec la Chine, qui facilite les protections des chaînes d’approvisionnement. Ce qui explique pourquoi les annonces (ou fuites d’informations) concernant ce pays sont bien plus nombreuses que celles des autres pays pressentis pour accueillir de futures usines. Qu’il s’agisse du Brésil, de l’Indonésie, de la Malaisie ou du Mexique, ces pays ont certes des atouts. Mais leur distance par rapport à « l’atelier du monde » les pénalise dans l’exécution d’une transition rapide. De même que l’Inde, qui profite cependant de son gigantisme et du potentiel futur du marché interne pour renforcer son attractivité.

Lire aussi : Apple pourrait avoir toutes ses lignes de produits “made out of China” d’ici trois à cinq ans (oct. 2022)

Il est important de rappeler que, pour l’heure, il n’est pas question pour Apple de quitter la Chine. Qui est non seulement le second marché mondial pour Apple, mais aussi le pays avec le meilleur savoir-faire industriel au monde. Tant en matière de technique – qualité des ouvriers (quand ils sont bien payés et bien formés) – qu’en matière de logistique. De plus, la grande compétition interne et la densité de fournisseurs en font un pays où tout peut aller très vite, et ce, dans des échelles et des volumes impossibles à réaliser ailleurs. La création ou le déplacement d’unités de production d’Apple est une stratégie visant à limiter son exposition à un seul pays. Dans le plus pur respect de l’adage : « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier »

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Source : South China Morning Post


Adrian BRANCO