Mercredi dernier, Apple mettait la bêta de macOS 10.15.4 à disposition des développeurs. C’est dans le code de cette version de son système d’exploitation qu’ont été découvertes des références à des processeurs AMD. Pour être plus précis à des APU, pour Accelerated Processing Unit, ces puces qui intègrent tout à la fois le CPU et GPU.
AMD, éternel second, qui aspire à détrôner les rois
AMD, qui est un partenaire historique d’Apple pour la partie graphique, a fait d’énorme progrès, tant du côté CPU que GPU, ces deux dernières années. La plate-forme Zen s’est largement améliorée depuis son introduction en 2017 et l’arrivée de la nouvelle architecture RDNA l’année dernière paraît être un premier pas vers une reconquête agressive du marché des GPU.
Grâce à ces efforts, AMD a réussi à aiguillonner les ténors de ces deux marchés que sont Intel et Nvidia. Apple pourrait donc trouver son intérêt à adopter des solutions tout en un d’AMD.
Parmi les puces débusquées dans le code de macOS, on trouve les noms de code de produits présents ou à venir (Picasso, Renoir, etc.), ainsi que des références comme les Navi21, 22 et 23, inconnues pour l’heure. Les plus performantes d’entre elles seraient, selon certaines rumeurs, capables de gérer l’affichage de rendu graphique en ray tracing, une technologie supportée par l’API graphique Metal d’Apple depuis 2018.
MacOS 10.15.4 Beta 1
Navi21 Prototype
Navi21 Unknown Prototype
Navi22 Unknown Prototype
Navi23 Unknown Prototype pic.twitter.com/mk69sWp9WU— _rogame (@_rogame) February 6, 2020
Apple intégrerait donc le support d’un grand nombre de plates-formes AMD dans son OS. Pourtant, si la remontada d’AMD est très encourageante, la roadmap d’Intel laisse entr’apercevoir de beaux gains de performances, notamment sur la partie graphique intégrée. Secoué par son éternel second, le géant de Santa Clara se serait réveillé.
Intel, de grandes réalisations et quelques déconvenues
Apple a officiellement adopté les processeurs Intel depuis 2005, quand Steve Jobs a annoncé, sur la scène de la WWDC, le début de la transition des processeurs PowerPC vers les puces de la société de Santa Clara.
Ce changement de monture a permis à Apple d’être parmi les premiers à mettre le pied dans l’univers des ultraportables, avec le MacBook Air, premier du nom, annoncé en janvier 2008.
Néanmoins, depuis quelque temps, les calendriers d’Apple et d’Intel ne semblent pas toujours bien synchronisés. Les retards pris par le fondeur pour assurer l’arrivée de certains processeurs posent parfois problème. C’est notamment le cas avec le MacBook Pro 16 pouces sorti en fin d’année dernière mais qui ne pouvait pas bénéficier de processeur Core de dixième génération, et s’est donc retrouvé à ne pas être compatible avec le Wi-Fi 6.
Il n’y a pas que le x86 dans la vie
Par ailleurs, il ne faut pas oublier le projet Kalamata, révélé par Bloomberg en 2018. Il s’agirait pour Apple de remplacer les puces x86 par des processeurs ARM développés en interne. Ce changement de fournisseur serait-il seulement une étape en attendant que les technologies maison soient prêtes ? Impossible à dire.
Peut-être que ce code ne témoigne en définitive que d’essais réalisés par Apple, même s’il paraît surprenant que les références liées à d’éventuels prototypes soient incluses dans une bêta accessible en externe.
Peut-on imaginer qu’Apple structure ses gammes de MacBook, notamment, en utilisant deux fournisseurs pour les processeurs ? AMD pour l’entrée de gamme sans carte graphique dédiée, et Intel et AMD (ou Nvidia, on peut toujours rêver…) pour les modèles haut de gamme ?
En théorie, ce serait possible. Reste à savoir si dans les faits, d’un point de vue économique, de la chaîne d’approvisionnement, de la production et de la stratégie globale, cela a un sens…
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