Steve Jobs ou en tout cas son management était loin de faire l’unanimité à cause de sa façon jugée parfois brutale d’exiger de ses salariés un dévouement sans faille. Il y a par exemple cette anecdote d’un Steve Jobs disant aux membres de l’équipe en charge du premier iPhone de rentrer chez eux, de faire leurs valises, d’embrasser leur famille et de revenir au travail pour un long marathon afin que tout soit prêt pour le jour J.
Si Tim Cook est salué comme un dirigeant beaucoup plus « cool » au quotidien et comme un véritable génie opérationnel, il semblerait qu’il peine à obtenir que certains plannings soient tenus par ses équipes. En tout cas, les retards de produits se multiplient et le temps entre l’annonce d’un nouvel appareil et son lancement augmente, selon une étude citée par le Wall Street Journal.
Vingt-trois jours de retard en moyenne
Sous Steve Jobs, il fallait compter en moyenne 11 jours entre la présentation d’une nouvelle machine et sa commercialisation. Depuis six ans, ce sont désormais 23 jours qu’il faut compter. Or, explique le quotidien financier, un délai croissant peut « potentiellement porter tort à Apple sur plusieurs fronts ». Ainsi, cela laisse plus de temps aux concurrents pour réagir et cela peut également décevoir les potentiels acheteurs et réduire les ventes d’Apple.
L’exemple le plus récent est le HomePod. L’enceinte équipée de Siri a été annoncée en juin dernier, lors de la WWDC, et devait être commercialisée en décembre pour les fêtes de fin d’année. Son lancement a finalement été repoussé au début d’année 2018, sans plus de précision alors que les produits concurrents équipés d’Alexa ou de Google Assistant se sont multipliés.
Les AirPods, les oreillettes totalement sans fil, ont connu le même problème fin 2016. D’une certaine manière, l’iMac Pro a échappé au même sort de justesse puisqu’il a été mis en vente à partir du 14 décembre.
En définitive, selon l’étude, pendant le règne de Steve Jobs, seul un produit a été retardé de un à trois mois après son annonce. Alors que sept produits ont connu ce même retard après leur annonce sous la direction de Tim Cook. Neuf ont connu un délai dans leur présentation au public et dans leur mise en vente de un à trois mois et cinq de trois mois ou plus.
Plusieurs raisons
Pour expliquer ces retards, le Wall Street Journal pointe des problèmes sur les chaînes de production. Ils sont peut-être également causés par la plus grande volonté de transparence d’Apple sous l’ère Cook. La firme de Cupertino multiplie en effet les annonces de produits largement en amont du lancement. Cela avait notamment été le cas du Mac Pro repensé qui avait été annoncé en juin, lors de la WWDC de 2013, pour n’être disponible qu’à la tout fin d’année.
Enfin, un autre point peut éclairer ces retards. Le rapport avance en effet que Tim Cook et Steve Jobs ont tous les deux supervisés le lancement de plus de 70 nouveaux produits et mises à jour. Une égalité surprenante puisque le successeur du cofondateur d’Apple n’est pas aux manettes depuis aussi longtemps.
Tim Cook prolonge en effet la stratégie initiée par son prédécesseur qui voit Apple élargir son portfolio de produits. Il suffit de jeter un œil à la gamme des iPhone et des iPad pour s’en assurer. L’arrivée d’un iMac Pro montre également que les Mac ne sont pas épargnés.
Enfin, on constate que pour les produits essentiels à la stabilité financière d’Apple, les délais sont généralement tenus. Les iPhone sortent régulièrement en septembre, avec une disponibilité proche de la date d’annonce. Même dans un contexte très particulier, Apple a réussi à tenir des délais raisonnables et à ne pas rater la fin d’année avec l’iPhone X , pourtant lancé le 3 novembre… au compte-goutte.
Source :
The Wall Street Journal
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