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Apple : son App Store générerait plus de 250 000 emplois en France, en croissance en 2020

Alors que l’App Store est de plus en plus scruté par les autorités de régulations des deux côtés de l’Atlantique, Apple communique sur les emplois créés par son écosystème applicatif, et détaille en quelques chiffres l’importance de son apport économique.

En juin dernier, Apple s’aidait d’une étude commanditée par ses soins pour annoncer que son App Store aurait généré plus de 413 milliards de dollars dans le monde réel. Un moyen de prouver l’impact impressionnant, et pas seulement numérique, de sa plate-forme, décriée et pointée du doigt pour ses pratiques que certains jugent monopolistiques.

Un environnement qui compte sur le marché de l’emploi

Aujourd’hui, Apple rebondit sur cette première annonce et publie un nouveau point sur l’impact sur l’emploi de l’écosystème iOS. Plus intéressant encore, le géant américain détaille ses chiffres au niveau européen et français pour l’année 2020.

Ce sont 1,7 million d’emplois qui reposent ainsi sur son écosystème applicatif en Europe, en progression de 7% par rapport à l’année 2019. La France compte, elle, 250 000 emplois liés aux App Store, d’Apple. Une croissance de 6% par rapport à l’année 2019. 

S’il ne s’agit évidemment pas d’emplois salariés et que l’exercice comparatif à ses limites, il nous semble intéressant de comparer ce chiffre à celui des plus gros employeurs privés français, que sont Carrefour et ses près de 364 000 employés, Auchan et ses 340 000 salariés ou encore La Poste et ses 233 000… postes. Les 250 000 emplois créés par l’App Store sont juridiquement très différents, bien plus éparses, bien entendu, mais cette comparaison montre néanmoins son importance, son poids.

Daniel Matray, le directeur de l’App Store pour l’Europe, souligne cette montée en puissance dans un contexte économique et social rendu compliqué par la pandémie, et attribue ce succès à la volonté d’Apple de « créer un business profitable pour les développeurs depuis la création de l’App Store », en juillet 2008.

D’ailleurs, en douze ans, « les développeurs français ont généré plus de deux milliards d’euros de revenus sur l’App Store », assure-t-il. Une somme d’autant plus remarquable qu’elle ne représente pas tout l’argent produit par cet écosystème puisqu’elle « ne prend en compte que les achats in app », qu’il s’agisse d’abonnements, d’achats d’équipements virtuels dans un jeu par exemple, etc. Les revenus de la publicité ou des ventes de produits physiques ne figurent donc pas dans ces deux milliards. 

2020, une année de pandémie et de croissance

Daniel Matray précise que l’année 2020 a été particulièrement bonne pour les développeurs, avec une hausse de 20% des revenus totaux par rapport à 2019. Le directeur de l’App Store l’explique évidemment par la pandémie, qui a vu beaucoup de gens coincés chez eux et donc consommer des applications de santé et fitness, de biens culturels ou des applis OTT, une des catégories, avec les jeux, qui a le plus profité de cette croissance liée à la pandémie. 
Daniel Matray nous précise également qu’il y a « des effets de tendance de fond, des évolutions structurelles ». Le nombre d’applications de plus en plus importants contribue à cette croissance des revenus totaux générés, ainsi que la tendance des développeurs à de plus en plus monétiser leurs productions, au-delà de l’acte d’achat unique.

Il y a bien entendu des disparités dans les destins particuliers de chaque développeur, et de manière schématique, ces deux milliards d’euros représentent ce qui est resté aux développeurs après la commission prélevée par Apple.

Car, c’est un des points qui fait grincer des dents certains développeurs et législateurs, l’App Store repose sur un système de commissions variables. Apple ne touche rien sur les applications totalement gratuites (soit 85% de l’offre totale, à en croire le géant de Cupertino), mais perçoit 15 ou 30% des revenus générés par une appli.

A découvrir aussi en vidéo :

 

Interrogé sur les premiers effets du Small Business Program, qui permet aux développeurs, qui génèrent moins d’un million de dollars de revenus dans l’écosystème des App Store Apple, de ne payer que 15% de commission sur leurs revenus, Daniel Matray nous répond qu’il « est encore un peu tôt pour donner des chiffres ». Si tant est que le goût pour le secret du géant de Cupertino et l’importance stratégique de ces données permettent un jour de les communiquer, serait-on tenté d’ajouter. 
Néanmoins, le directeur de l’App Store européen se montre enthousiaste et précise que « ce programme a été très bien accueilli par les développeurs indépendants ». Car ce sont ces structures, qui se développent depuis peu ou n’ont pas encore atteint un palier suffisant dans leurs revenus, qui « sont ainsi aidés à atteindre plus rapidement la rentabilité », commente Daniel Matray. Difficile de dire le contraire…

Un incubateur sur mesure pour soigner l’écosystème

Le directeur européen semble très confiant dans l’avenir pour ces développeurs et pour ce que l’App Store peut leur apporter. « Avec une base installée de 1,65 milliard de terminaux Apple actifs (iPhone, iPad, Mac, Apple TV, etc., ndlr), le potentiel de croissance est incroyable », indiquait-il. L’App Store est présent dans 175 pays et 40 langues.

Une omniprésence à l’échelle du globe qui peut parfois compliquer la tâche des développeurs, qui se retrouvent à devoir penser leur application pour des utilisateurs d’une culture différente, habitués à des interfaces et approches hétérogènes. C’est là qu’Apple peut les aider.

Ainsi, le programme Apple à Station F vise, entre autres, à aider les développeurs français dans ce cas spécifique. Cela a notamment été le cas de Metronaut, une appli musicale qui a bénéficié de ce programme gratuit pour adapter son interface au marché chinois, très important dans ce secteur.

Mais d’autres grands noms des applis sont passés par ce programme, lancé en 2018 sur une idée originale des équipes françaises de l’App Store.

Ainsi, des applis très connues (et françaises) comme Yuka, Foodvisor, Mojo ou encore Newzik sont passés par les bancs d’Apple à Station F. Pour y recevoir des conseils techniques, réfléchir à une évolution de leur modèle économique, faire évoluer leur interface utilisateur, localiser leur appli avec pertinence, etc. A chaque fois, les développeurs de l’appli sont pris en charge par des experts d’Apple.

Une idée qui semble fonctionner particulièrement bien, au point que ce programme français est déjà copié dans quatre autres pays européens : l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et la Suède. D’autres pourraient suivre, même si aucune communication n’est faite en ce sens aujourd’hui.

En définitive, au-delà des chiffres très éclairants, on n’est pas dupe de la volonté d’Apple de communiquer sur les bienfaits de son écosystème dans la vie réelle. Toutefois, il est difficile de nier que si l’App Store est indéniablement une poule aux œufs d’or pour Apple, le géant américain a l’intelligence de la chérir et de l’aider à croître, sans négliger l’humain. Dans le monde hyperconcurrentiel de la Silicon valley, il y a pire constatation.

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Par : Opera

Pierre FONTAINE