Les jours de la collaboration entre Intel et Apple sont-ils (enfin) comptés ? Apple Insider affirme avoir eu accès à une note aux investisseurs de l’analyste Ming-Chi Kuo, un expert renommé pour la justesse et la précision de ses informations.
Dans cette note qui concerne les rapports privilégiés entre Apple et le fondeur de processeur taïwanais TSMC, Ming-Chi Kuo affirme que TSMC produira les puces A13 (2019) et A14 (2020) et que cette dernière puce sera la première à être intégrée dans des Mac d’entrée de gamme. L’arrivée d’ARM dans les Mac est prévu cette fois pour 2020-2021.
Si nous précisons « cette fois » c’est que cette rumeur émerge fréquemment et qu’il faut prendre quelques pincettes. La bascule vers une puce ARM maison semble certes plausible – Apple aime contrôler tous les éléments de sa chaîne de production – mais il est permis de doute, car Ming-Chi Kuo affirmait déjà en 2015 que la bascule aurait lieu « d’ici un an ou deux », soit entre 2016 et 2017.
Néanmoins, il est important de préciser que Bloomberg révélait en avril 2018 avoir connaissance d’un projet baptisé Kalamata, destiné à initier une transition, complète ou partiel vers Mac vers des puces ARM à partir de 2020. Il semblerait donc qu’il y ait un faisceau d’éléments concordants.
En définitive, ce qui conditionnera ce passage des processeurs Intel – qui ont remplacé les puces PowerPC dans les Mac à partir de 2005 – c’est le niveau de performances générales de ses puces face à celles d’ARM. On sait avec l’exemple des Always Connected PC, ces ordinateurs sous Windows 10 fonctionnant avec une puce ARM, que la tâche est compliquée.
Durant toutes les années « PowerPC », Apple compilait macOS aussi sur x86 pour mesurer, à chaque génération, la pertinence de cette plateforme – c’est ce qui lui a permis d’être prêt lors de la bascule vers les puces x86. Pour l’heure, seuls les ingénieurs d’Apple qui, à n’en pas douter, compile depuis déjà un bon moment le code de macOS sur des plates-formes ARM maison savent si le rapport performances/watt des puces Ax est intéressant.
Mais le contexte actuel semble favorable. Outre l’unification des applications iOS et Mac OS (projet Marzipan) dont les outils seront accessibles aux développeurs en 2019, c’est le peu d’innovations dans la feuille de route des sorties de processeurs Intel qui, comme à l’époque où IBM lâchait le PowerPC, pourrait décider Apple à changer de crèmerie.
Plus de contrôle sur les technologies… et sur le prix
Selon le rapport de Ming-Chi Kuo, outre la maîtrise sur le couple matériel/logiciel, la bascule x86 vers ARM permettrait à Apple de mieux faire baisser les coûts de fabrication et, éventuellement, de pouvoir proposer des produits moins chers – hypothétiquement, bien sûr, nous parlons d’Apple ici… Et Ming-Chi Kuo de souligner que cette bascule pourrait faire fuir quelques clients professionnels, pour qui la perte des fonctions de virtualisation, où les puces x86 sont plus adaptées, serait rédhibitoire.
En plus de ces prédictions issues des informations sur la nature du partenariat Apple/TSMC, le rapport de l’analyste fait état du projet automobile d’Apple. L’Apple Car, quelle que soit sa forme (ordinateur de bord ? Vraie voiture complète ?) embarquerait selon lui une puce gravée par TSMC et serait lancée entre 2023 et 2025. Soit au plus tôt dans cinq ans, une éternité dans le monde high tech. D’ici là, nous aurons eu le temps de vérifier si, oui ou non, Apple a – enfin ! – effectuer sa bascule vers ses propres processeurs dans les Mac. Rendez-vous en 2020.
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