La firme de Cupertino travaille depuis longtemps sur des concepts de matériel audiovisuel et l’Apple TV – telle qu’on la connaît aujourd’hui et que Steve Jobs qualifiait de « hobby » – n’est que la partie émergée de l’iceberg.
De nombreuses rumeurs voient le jour régulièrement à propos d’un téléviseur signé Apple – communément appelé iTV – qui aurait même été testé chez des opérateurs canadiens. Plus récemment, on apprenait que les ingénieurs de Cupertino planchent également sur une Apple TV déclinée sous forme de décodeur TV : un moyen pour Apple d’acheminer via l’appareil les bouquets des câblo-opérateurs.
Mais les discussions entre Apple et ces derniers s’avèrent particulièrement âpres. S’appuyant sur les déclarations d’une personne ayant accès au business plan de la firme, le site d’informations économiques Bloomberg révèle, ce jeudi 6 septembre 2012, qu’Apple ne sortira cette année ni iTV, ni même une nouvelle version de l’Apple TV. Techniquement, le produit est a priori abouti puisqu’il ne s’agit en fait que de faire transiter des flux vidéo Mpeg4 via l’appareil, peu importe que ces derniers viennent des serveurs d’Apple ou de ceux d’un câblo-opérateur. Les ingénieurs ont surtout travaillé pour que l’appareil puisse décoder des flux en direct et que l’iPhone ou l’iPad en devienne la télécommande.
Des enjeux colossaux
Ce sont bien sûr les enjeux économiques considérables qui ralentissent l’évolution de ce dossier. Apple n’est plus seul et livre bataille contre Google, Amazon, Microsoft et même Intel. Les négociations actuelles n’ont rien à voir avec celles menées il y a une décennie avec l’industrie de la musique alors en position de faiblesse.
D’après Bloomberg, les dernières discussions ont même porté sur l’interface de l’appareil : la question principale était de savoir qui trancherait, au final, pour décider de son aspect et de l’expérience utilisateur. Autre problème : faut-il louer ou vendre l’appareil aux abonnés ?
Selon deux anciens cadres d’Apple, Steve Jobs ne croyait pas à l’entrée d’Apple dans le monde de la télévision, faute de ne pouvoir disposer de plus de contenus. Contrairement à Tim Cook : « Nous continuons à tirer sur la ficelle pour voir où cela nous mène, et nous ne sommes pas de ceux qui continuent à porter des projets en lesquels nous ne croyons pas. Et donc il y a beaucoup de personnes ici qui croient en l’Apple TV ».
Dans ces récentes négociations, Apple aurait privilégié les entreprises ne cherchant pas de nouveaux accords sur les contenus, mais simplement désireuses d’intégrer la location de l’Apple TV dans le forfait mensuel du client, ou sous la forme d’une option de location dans le contrat.
Apple trop fort ?
Selon Walter Price, un investisseur travaillant avec RCM Capital Management (NLY) à San Francisco qui a rencontré les dirigeants d’Apple récemment, les câblo-opérateurs craignent que l’interface de la marque à la pomme soit bien plus réussie que celles qu’ils proposent dans leurs propres produits. Ce qui pourrait amener Apple à une situation de quasi-monopole et couperait le lien entre clients et opérateurs. Enfin, les câblo-opérateurs refusent que les contenus proposés par Apple dénaturent la valeur des leurs.
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