Pour vous mettre dans l’ambiance des résultats financiers d’Apple, lancez le titre « Money » des Pink Floyd. Car ça parle de gros sous : pour son troisième trimestre fiscal (l’année fiscale fédérale américaine commence le 1 octobre, le troisième trimestre s’étale donc du 1er avril au 30 juin), Apple a généré 53,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires pour un résultat net de 11,5 milliards de dollars… soit l’équivalent du PIB annuel du Swaziland, état africain enclavé dans le territoire de l’Afrique du Sud et qui compte plus d’un million et demi d’habitants.
De beaux chiffres… en forte croissance : le CA grimpe de 17 % par rapport à l’an dernier et le bénéfice de 32 %. Il s’agit du meilleur troisième trimestre de l’histoire de l’entreprise. Si quelques (tout) petits couacs existent (iPad, Mac, lire plus loin), la santé d’Apple est impressionnante : la firme signe son quatrième trimestre consécutif avec une croissance à deux chiffres.
L’ère des services
Apple, c’est bien sûr des produits, mais ce sont aussi des services : ceux-ci pèsent 20% du chiffre d’affaires avec un volume de 9,7 milliards de dollars, une division qui voit ses revenus augmenter de 37% par rapport au trimestre similaire de l’année précédente. La locomotive des services est Apple Music, qui explose avec 50% de souscriptions en plus – attention Spotify ! – ce qui est parfaitement en phase avec les prédictions de Tim Cook, qui estime que cette tendance continuera jusqu’en 2020.
Les ventes d’iPhone sont toujours aussi énormes, avec 41,02 millions de terminaux vendus. Si Apple a vendu un tout petit peu moins d’appareils que prévu – les prévisions tablaient sur 41,30 millions, Apple en a donc raté don objectif de 280.000 unités, c’est-à-dire moins de 1%… – le prix moyen du terminal est en forte hausse à 720 $ pièce. Preuve que c’est surtout le haut de gamme qui se vend.
Logique : le haut de gamme, c’est justement ce qui intéresse Apple, car c’est là qu’est son savoir-faire et là qu’est la marge. Cette marge, Apple la trouve aussi dans les « autres produits » tels que les Homepod, les Airpods, etc. qui progressent de plus de 36% et pèsent presque 10% du CA à 3,74 milliards de dollars. Pas mal pour de « petits » appareils !
L’iPad mollasson, le Mac en léthargie
L’iPad, donc le prix moyen a baissé lors du lancement de (l’excellent) iPad entrée de gamme, va un peu moins bien. Les ventes progressent peu, à +1,1%, ce qui est conforme à la maturité annoncée du marché des tablettes. Mais Apple peut se rassurer : la marque est archi dominante sur le segment des appareils à plus de 400 euros.
La vraie alerte concerne le Mac – la division informatique historique – qui est en vraie baisse à -13,3%. C’est notable, même si le volume d’appareils livrés (11,5 millions) et la marge restent conséquents. Inutile de cliquer sur les articles « Le Mac est-il mort ? », cela n’a pas beaucoup de sens : Apple a certes donné la priorité à des marchés plus porteurs (iPhone, services) mais l’entreprise vient juste de lancer son rafraîchissement de gamme des Macbook Pro et les nouvelles ventes seront prises en compte au trimestre prochain. De plus, la firme a affirmé continuer de travailler sur un nouveau Mac Pro. Selon le célèbre analyste Ming-Chi Kuo, réputé pour la fiabilité de ses sources, Apple prépare un nouveau Mac Mini et une nouvelle version du Macbook Air (même si le nom n’est pas encore validé).
Les Cassandre peuvent donc aller hurler ailleurs : Apple n’a jamais été aussi en forme, n’a jamais généré autant de cash et pourrait devenir la première entreprise de l’histoire dont la capitalisation boursière dépasse mille milliards de dollars – elle en est à 935 milliards au 31 juillet 2018.
On peut contester certains choix technologiques d’Apple (disparition de prise jack, de l’USB A sur les Mac, etc.), mais certainement pas stratégie : Apple sait non seulement concevoir, mais mieux que personne, Apple sait surtout vendre.
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