En décembre dernier, Apple présentait en détails son iMac Pro en petit comité dans le sud de Manhattan, en plein New York, après l’avoir fait miroiter en marge de la WWDC 2017, à San José.
Big Apple toujours, autre saison, cette fois, sous une chaleur humide estivale, comme le nord de la côte Est américaine en a le secret… Même ville, mais autres Mac. Nous sommes le mercredi 11 juillet et Apple vient de nous présenter ses nouveaux MacBook Pro 15 et 13 pouces, qui seront lancés le 12 juillet. Avec une précision de taille, seuls ceux qui ont une Touch Bar sont réellement touchés par la grâce d’une mise à jour.
Cette présentation est aussi et surtout l’occasion de rencontrer des professionnels de différents secteurs : sciences, musique, arts, vidéo, photo ou encore développement qui ont eu l’occasion de prendre en main les nouveaux MacBook Pro pendant environ une semaine – une période assez longue pour faire de premiers retours, nous assurent-ils… En attendant nos propres tests pour un avis plus définitif.
Six cœurs et 32 Go… mais pas pour tous
Depuis leur introduction fin 2016, les MacBook Pro n’ont pas fait que des heureux, avec leur design plus compact qui a sacrifié certains éléments (port USB-A, lecteur de carte SD, etc.), ou encore qui a imposé certaines limites de la configuration – bien moins évolutive.
C’est ainsi avec le sourire qu’on entend un représentant d’Apple nous assurer d’emblée : « Nous avons écouté nos clients et avons amélioré nos MacBook Pro ».
Pour autant, la première grosse nouveauté est plutôt le fruit d’une évolution logique, déjà entraperçue sur certains PC sous Windows.
Voici enfin venir les processeurs Intel de huitième génération (Coffee Lake) sur des MacBook Pro. En l’occurrence, des modèles Core i7 ou Core i9, à six cœurs pour tous les MacBook Pro 15 pouces, cadencés à 2,9 GHz et un Turbo Boost montant à 4,8 GHz sur le modèle le plus performant.
A noter que les modèles 13 pouces ont droit, eux, à des Core i5 et i7 à quatre cœurs, contre deux pour la génération précédente.
Les développeurs que nous avons rencontrés lors de cette présentation nous ont tous fait part du gain en performances observé par rapport à leur machine habituelle. Un résultat assez logique, mais l’un d’eux remarquait que par rapport à la version sortie l’année dernière, la compilation de ses applications prenait moitié moins de temps sur le 13 pouces. Une appréciation plutôt encourageante.
Plus de RAM, plus performante… mais toujours pas pour tous
Vient ensuite un premier rectificatif. En réponse aux remarques des utilisateurs professionnels, il est désormais possible d’installer jusqu’à 32 Go de mémoire vive sur les MacBook Pro 15 pouces. D’ailleurs, Apple profite de ce changement pour introduire de la mémoire vive DDR4, en remplacement de la DDR3, qu’on continue toutefois de retrouver sur les MacBook Pro 13 pouces.
Deux des scientifiques que nous avons rencontrés, Saul Karo, assistant professeur en neurologie, et Janet Iwasa, professeur en biochimie, ont souligné le gain en fluidité dans le cadre de l’utilisation de leurs applications pro gourmandes tournant dans un environnement très multitâche.
Au sujet de la mémoire vive, le représentant d’Apple a tenu à nous préciser qu’elle était cependant moins économe en énergie – c’était un des arguments avancés pour ne pas augmenter la capacité totale sur la génération précédente. La taille de la batterie du MacBook Pro a été augmentée pour maintenir la même autonomie. Il faudra évidemment s’en assurer.
Ce nouveau couple aux commandes du MacBook Pro 15 pouces devrait, quoi qu’il en soit, offrir jusqu’à 70% de performances supplémentaires, selon Apple.
Passons brièvement sur les puces graphiques sur lesquelles Apple a été assez peu disert. Les 15 pouces ne proposeraient désormais que des cartes avec 4 Go de mémoire vidéo, le modèle haut de gamme embarquant une Radeon 565 Pro… Le 13 pouces ne possède toujours pas de carte graphique dédiée mais, grâce au passage en Core de huitième génération, voit sa quantité d’eDRAM doubler (128 Mo), de quoi donner un peu plus de marge de manoeuvre au contrôleur Intel intégré quand il s’agira de générer des éléments graphiques.
4 To, que vous ne remplirez pas de sitôt
Deuxième bonne nouvelle, toujours pour faire suite aux remarques des utilisateurs, le MacBook Pro 15 pouces peut désormais embarquer jusqu’à 4 To de stockage sur SSD. Une réponse aux professionnels, de la vidéo notamment, qui pouvaient se plaindre de la limite vite atteinte des 2 To. Précisons que le MacBook Pro 13 pouces voit pour sa part sa capacité de stockage maximale passer à 2 To, contre un seul précédemment.
Cette augmentation de la capacité de stockage répond à une véritable attente. C’est ce que nous confirmait en tout cas, Carlos Perez, réalisateur du clip le plus vu de l’histoire du Web – un record homologué par le Guinness : Despacito.
Il nous expliquait ainsi que jusqu’à présent, quand il réalisait des marathons de tournages (environ 14 heures d’affilée) filmés en 4K, il devait jongler avec des disques externes pour tout transporter. Ces 4 To lui permettent de tout avoir sous la main, de pouvoir revoir tous ses rushes et faire des itérations bien plus rapides en relation avec les artistes ou les clients. Un moyen de gagner du temps, et comme il le disait avec un certain sens de la formule : « Dans mon métier, le temps ce n’est pas de l’argent, c’est une religion ».
Dans un même esprit, Lucas Gilman, photographe spécialisé dans les clichés gigapixels (qui pèsent jusqu’à 60 ou 80 Go une fois finalisés) remarquait que ce gain d’espace lui assure d’une part, davantage de sérénité et, d’autre part, limite les ralentissements inhérents à l’utilisation d’unités de stockage externes (temps d’accès, connexion/déconnexion des différents supports).
Précisons que le boîtier des MacBook Pro étant rigoureusement identique à ceux des modèles précédents, le lecteur de carte SD reste aux abonnés absents. Une disparition qui avait fait grincer des dents lors de la refonte du design des MacBook Pro. Pour sa défense, Apple avance que désormais l’écosystème Thunderbolt a beaucoup grossi et qu’il offre de meilleures solutions pour décharger rapidement des photos… avec un accessoire, évidemment.
Un écran encore amélioré, une Touch Bar plus utile ?
En regard de ces gros changements apportés à la configuration, Apple continue à décliner les technologies introduites dans d’autres appareils. L’écran est désormais compatible avec la technologie True Tone, introduite avec les iPad Pro. Elle permet d’ajuster la chaleur de l’affichage en fonction de la lumière ambiante.
Le confort de travail devrait en être renforcé. Mais Daniel Beltra, photojournaliste et défenseur de l’environnement spécialiste des vues aériennes, faisait remarquer que, contre-intuitivement peut-être, cet ajustement permettait de mieux retravailler ses photos en attendant de les modifier et finaliser sur un écran professionnel calibré.
Précisons que la Touch Bar, concession ou vision d’Apple du tactile, bénéficie également de cette technologie. Sur la pertinence de la Touch Bar, il nous a été indiqué qu’elle était de plus en plus supportée par des applications pro. Mais étant donné que le temps de développement de ce genre de logiciel est plus long, la compatibilité arrive plus doucement… Une réponse moyennement convaincante à nos yeux.
Deuxième nouveauté déjà aperçue sur une autre machine, la puce Apple T2. Apparue sur l’iMac Pro, elle remplace la T1 et ajoute ainsi les fonctions de démarrage sécurisé et de vérification d’intégrité du système. Elle chiffre également à la volée les données stockées pour décharger le processeur central de cette tâche. La puce T2 apporte également la fonction « Dis Siri » aux MacBook Pro. Plus besoin de l’activer depuis la Touch Bar (et donc de l’y garder), il suffit de l’interpeler tout en continuant à taper au clavier.
Papillon de lumière ?
Justement, le clavier évolue lui aussi. Après les problèmes rencontrés sur quelques modèles des MacBook Pro de génération précédente, Apple introduit la troisième génération de clavier « papillon ». Elle corrige le principal défaut des modèles précédents : le bruit.
Le clavier de ces nouveaux MacBook Pro est beaucoup plus silencieux. La frappe est également plus douce, moins ferme que celle des générations précédentes. Au point que la course paraît, dans un premier temps, moins courte, ce qui est a priori juste une impression.
Etant donné que nous utilisons quotidiennement un MacBook Pro de 2016, nous avons senti une réelle différence. Néanmoins, nous devons avouer, pour l’instant, avoir une préférence pour la course plus dure de notre modèle. Il faudra passer plus de temps avec ce clavier pour se faire un avis définitif. Outre cette question de préférence, cette troisième génération est en tout cas au-delà de ce que propose la concurrence, sans l’ombre d’une discussion.
Plus de puissance aux mêmes prix
Les nouveaux MacBook Pro ne sont pas des machines révolutionnaires. Néanmoins, ils apportent un gain de puissance appréciable, quelques petites nouveautés et corrigent le tir en apparence sur certains points notables. Nous réservons évidemment notre avis final pour un test.
Ces ordinateurs portables sont tous commandables dès aujourd’hui en ligne, respectivement à partir de 1999 euros pour le MacBook Pro 13 pouces avec Touch Bar et à partir de 2799 euros pour le 15 pouces. Des prix inchangés par rapport à l’édition 2017.
Les machines devraient commencer à être livrées en France dans le courant de la semaine prochaine, nous a-t-on assuré, quelques jours seulement après les premiers modèles américains.
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