Plus encore qu’avec l’iMac, l’iBook, les G4 multiprocesseurs ou les PowerBook Titanium, la deuxième vie d’Apple, selon Steve Jobs, passe par la nouvelle et tant attendue version client du système d’exploitation Mac OS X. L’enjeu ? Concrétiser les promesses d’un système plus fiable, réellement multitâche et multiprocesseur, qui rallie Apple à un standard largement répandu : Unix.“Tout le noyau a été redéveloppé à partir des technologies Mach 3. 0 de la Carnegie-Mellon University et FreeBSD de l’université de Berkeley. Ce faisant, Mac OS X est une évolution majeure et non un Mac OS 9 amélioré. Unix a été retenu car il apporte à la fois la fiabilité, le multitâche préemptif et une gestion de la mémoire et du multiprocesseur optimisée “, confirme Jean-René Cazeneuve, le nouveau directeur général d’Apple France.Pour vérifier ses dires, nous avons tester la version finale. (voir également ci-dessous encadré Mac OS X, premières impressions mitigées)Tout d’abord, comme tout nouveau système d’exploitation, Mac OS X réclame une configuration plus puissante que par le passé : un processeur PowerPC G3 ou G4, et surtout un minimum de 128 Mo de mémoire. L’installation sur un Macintosh fonctionnant avec Mac OS 9. 1 ne prend qu’une demi-heure. Dès l’ouverture, on constate que l’éditeur a entièrement revu l’ergonomie de son interface. Ce qui déroutera un peu les habitués, obligés de modifier leurs réflexes.
Des copies plus rapides
En ce qui concerne les performances, Mac OS X est à la hauteur des attentes. Si la vitesse d’affichage est semblable à celle des autres versions, la copie de fichiers est quasiment deux fois plus rapide. Seul le redimensionnement des fenêtres est un peu saccadé, tout du moins avec un G3.Le lancement des applications est, lui aussi, rapide, mais lorsque plusieurs applications tournent en même temps, le système marque parfois des pauses impromptues. Un problème dû probablement aux accès à la mémoire virtuelle (swap). Celle-ci fonctionnant enfin par allocation dynamique, elle est désormais difficilement paramétrable et presque impossible à désactiver.Le système de mémoire protégée fonctionne parfaitement et l’on peut, comme avec Windows NT, ” tuer ” une application figée sans affecter le système. Enfin, la stabilité est au rendez-vous, excepté pour les PowerBook qui refusent aléatoirement de se réactiver, voire de redémarrer si on ne réinstalle pas le système d’exploitation. Un bug que reconnaît Apple, sans toutefois l’identifier, mais qui est d’autant plus regrettable que le passage veille/activité, quand il fonctionne, est devenu instantané.Autre point négatif d’importance : l’offre logicielle est, pour l’instant, réduite à sa plus simple expression. On a beau parcourir les 356 programmes recensés sur le site d’Apple, les poids lourds brillent par leur absence : ni Adobe, ni Quark, ni Macromedia. De fait, le seul logiciel de référence livré avec Mac OS X est Explorer de Microsoft.Pour pallier ce déficit, qui pourrait tourner en Berezina commerciale, l’éditeur fournit, en téléchargement gratuit, AppleWorks 6. 1, une version bêta de sa suite bureautique intégrée ainsi que iTunes, un lecteur de fichiers MP3 et iMovie 2 pour le montage vidéo.Quant à Microsoft Office et Final Cut Pro 2. 0 d’Apple, ils sont annoncés pour l’été. Dans le même temps sont attendus 4D, FileMaker et peut-être Freehand et Via Voice. Cela fait peu.Pour faire patienter les utilisateurs, Apple livre… Mac OS 9. 1 avec son nouveau système. Il est en mesure de fonctionner comme une tâche de Mac OS X, et donc de rallier toute l’ancienne logithèque en attendant les produits natifs ou compatibles (dits ” Carbon “).
À l’usage, les applications fonctionnant avec ce mode d’émulation, intitulé ” Classic “, se révèlent tout aussi performantes que si elles ne fonctionnaient qu’avec le seul système d’exploitation. Le miracle du multitâche. Toutefois, même ainsi, certains programmes refusent de fonctionner, comme Final Cut Pro et les logiciels de gravure et de lecture de DVD qui font pourtant défaut sur Mac OS X.
Une première version destinée à aiguiser les appétits
Chacun aura compris que cet OS X n’est pas fini. La décision de le diffuser en l’état est d’abord psychologique. Adobe, partenaire de longue date, attendait une version finale du système pour investir dans le portage de ses logiciels. Apple la lui donne et espère par la même occasion réveiller l’enthousiasme.“Pour les développeurs, les gains sont manifestes. Il faut savoir que le noyau, baptisé Darwin, est téléchargeable librement sur le web. D’autre part, le pack contient, outre Mac OS X, une version Mac OS 9.1 pour migrer vers ce dernier et des outils de développement. Mac OS X devient ainsi un système ouvert et partagé, un peu dans la philosophie de Linux ou de Java “, conclut Jean-René Cazeneuve. Les utilisateurs, eux, devront débourser 990 Fht (151 euros) pour l’acquérir.
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