Dans la pluie d’annonces de cette WWDC 2022, il serait facile d’ériger le nouveau Macbook Air M2, en nouveauté majeure. Mais l’annonce la plus importante de cette soirée est peut-être ailleurs, et pas nécessairement dans les très attendus MacOS Ventura ou iOS 16. Et si le plus gros coup d’Apple se nommait CarPlay ?
La nouvelle mouture de CarPlay, version iOS 16, ne se contente plus d’habiller l’écran d’infodivertissement de la voiture avec une interface inspirée de l’iPhone, elle s’attaque à l’ensemble de la planche de bord. En effet, Cupertino vise désormais à offrir une solution complète à l’industrie automobile qui gère autant l’affichage de système multimédia que celui de l’écran d’instrumentation. La démonstration d’Apple au cours de cette WWDC a d’ailleurs consisté à montrer que son OS pour voitures était capable de s’adapter à tous les habitacles. C’est-à-dire aussi bien à une instrumentation classique qu’à un système à triple écran comme celui de l’Hyperscreen de Mercedes ou encore à un grand écran au format portrait comme sur la Tesla Model 3 ou la Mustang Mach-e.
Dès lors, CarPlay ne se contente plus d’apporter une interface plus intuitive et des raccourcis vers des applications aussi utiles que Waze ou Spotify, il devient l’intermédiaire unique entre les passagers de la voiture et cette dernière. Le réglage de la climatisation, du mode de conduite ou encore la recherche des points de charge deviennent ses prérogatives, lui qui communique directement avec le système du véhicule. Comment ? Selon Apple, c’est l’iPhone qui fera le lien entre le véhicule et ses écrans. Il sera non seulement capable de récupérer certaines données telles que la vitesse, le couple ou encore l’autonomie restante, mais il pourra également modifier des réglages (modes de conduite) ou l’environnement à bord (climatisation, sièges chauffants, etc.)
Pour arriver à un tel niveau de contrôle sur un véhicule, il n’y a pas de secret, il faut obtenir le consentement du constructeur. Jusqu’ici, le seul acteur à être parvenu à remplacer complètement les solutions propriétaires des marques, c’est Google. En ce sens, Apple ne vise rien d’autre qu’à offrir une alternative à Google Automotive. Ce-dernier gagne de plus en plus de terrain auprès des constructeurs. Il s’est d’abord installé chez Volvo avant de convaincre Renault et plus récemment le groupe Stellantis (Peugeot, Citroën, Opel, etc) d’abandonner le développement de solutions propres pour lui confier la maîtrise de leur partie logicielle.
Apple annonce avoir entamé des négociations avec un grand nombre de constructeurs auto. Dans la liste dévoilée lors de cette WWDC, on retrouve des néo-convertis au système Google, tels que Volvo Ford ou Renault, mais aussi des acteurs plus réfractaires au changement et investis dans le développement de leur propre OS tels que Mercedes ou Porsche. Quoiqu’il arrive, Apple a d’ores et déjà prévenu que les premières intégrations complètes ne verraient pas le jour avant la fin de l’année prochaine. D’ici là, chaque constructeur aura tout le loisir de pouvoir choisir son camp.
Le résumé de la WWDC 2022 en vidéo
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