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Apple justifie un lancement tout en retenue pour Apple Intelligence

Après avoir énormément communiqué sur Apple Intelligence, la firme à la pomme va finalement livrer les premières fonctions compatibles la semaine prochaine, via la version finale d’iOS 18.1. Tout le monde n’est pas concerné (l’Europe n’y aura pas droit avant 2025), et toutes les fonctionnalités annoncées en juin ne seront pas au rendez-vous. Une stratégie revendiquée par Apple.

Les premiers pas d’Apple Intelligence seront modestes et prudents. Résumé de notifications et d’emails, outils d’aide à l’écriture, génération de souvenirs photo, « gomme magique » dans l’app Photos, on ne peut pas dire qu’Apple a forcé son talent : la version finale d’iOS 18.1, dont la livraison est prévue la semaine prochaine, se contentera du strict minimum en matière d’intelligence artificielle générative.

La confidentialité avant les fonctions spectaculaires

Il faudra attendre plusieurs mois avant que les grosses nouveautés annoncées durant la WWDC de juin fassent leur apparition : création d’emojis personnalisés, génération d’images, intégration de ChatGPT, compréhension du contexte et des apps dans Siri… Cette stratégie anti-spectaculaire de livraison de fonctions IA au compte-goutte est délibérée, a assumé Craig Federighi, le patron du logiciel chez Apple.

« C’est une trajectoire qui s’étend sur de nombreuses années, voire des décennies, pour que cette technologie se déploie, et nous allons le faire de manière responsable », a-t-il affirmé au Wall Street Journal. Le constructeur n’a pas voulu se contenter de « construire un autre chatbot à côté de notre expérience actuelle », mais de créer quelque chose qui soit véritablement intégré.

Si les bots existants sont « puissants et intéressants avec des usages fantastiques », ils manquent d’information de contexte et pour cause, ils ont un accès limité aux données des utilisateurs. « Cela implique une grande responsabilité, car pour y parvenir, cette IA doit suivre les informations que vous avez stockées sur votre appareil, ce qui signifie que la confidentialité est une considération extrêmement importante ».

Ce qui explique la volonté d’accomplir le maximum de tâches en local, directement par l’appareil. Pour les fonctions plus exigeantes, par exemple le résumé d’un long email, les serveurs d’Apple prennent le relais, mais toujours avec la confidentialité en ligne de mire. D’où la mise au point de la solution Private Cloud Compute pour assurer le respect de la vie privée.

Lire Apple dévoile Private Cloud Compute, sa solution pour que l’IA respecte votre vie privée

Tout cela a demandé du temps, ce qui a abouti au décalage actuel entre les bots les plus performants comme ChatGPT, et Apple Intelligence. Malgré tout, Apple en est certaine : son IA sera « la meilleure », comme l’a assuré Tim Cook il y a quelques jours. Federighi rebondit : « le point de vue d’Apple est de dire : essayons de bien faire chaque chose et de la lancer quand elle est prête ». Transmis à Siri qui végète depuis des années !

Siri est justement un des principaux bénéficiaires d’Apple Intelligence, même si là encore ça prendra du temps. « Y aura-t-il un moment où l’on dira que Siri est désormais, vous savez, mon compagnon conscient ? Vous savez, non – cela va simplement continuer à s’améliorer progressivement ». L’assistant va gagner des fonctionnalités au fil des prochains mois. « Avec Apple Intelligence, nous avons créé une base qui comprend le contexte personnel et la capacité d’agir ».

Malheureusement pour les utilisateurs européens, iOS 18.1 ne comprendra aucune fonction Apple Intelligence, en raison des craintes d’Apple concernant le DMA. Il faudra attendre 2025 pour en profiter, et encore, pas dans toutes les langues. Ce sera clairement un long chemin pour l’IA générative d’Apple.

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Mickaël Bazoge
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