Le décret anti-immigration de Donald Trump avait déclenché une vague de protestations dans la Silicon Valley le 30 janvier dernier. Les patrons de près d’une centaine d’entreprises high-tech ont décidé d’aller encore plus loin en déposant une requête en justice pour contrecarrer l’application de ce décret qui va causer selon eux « un préjudice important aux entreprises américaines, à la croissance et à l’innovation ».
« Les immigrants ont fait des découvertes importantes pour notre nation et ont créé certaines des entreprises les plus emblématiques et innovantes du pays », attaque le document citant notamment Apple, Disney, Google ou encore Ford.
Pour les entrepreneurs de la Silicon Valley, le décret anti-immigration empêche leurs entreprises de « recruter de grands talents », augmente les coûts et « les affaiblit sur la scène internationale ». Le décret est par ailleurs en totale contradiction avec « les principes d’équité qui régissent le système d’immigration », poursuit le mémoire qui fait aussi valoir qu’il viole la loi de 1965 sur l’immigration signée par l’ancien président Lyndon Johnson qui interdisait la discrimination fondée sur la nationalité pour les demandeurs d’asile.
Une mobilisation générale
Déposé dans la nuit de dimanche à lundi devant une Cour d’appel fédérale à San Francisco, ce document de 20 pages a pour objectif de soutenir la procédure en cours contre l’application du décret du président américain. Parmi les 97 signataires, on trouve majoritairement des entreprises high-tech dont Facebook, Google, Microsoft et Twitter mais aussi Netflix, Uber, LinkedIn ou encore Intel et AirBnB.
Proud to be a part of and see many Googlers protest at its HQ about the current US immigration situation pic.twitter.com/mwuiu4v1xq
— Robert Nyman (@robertnyman) January 30, 2017
La semaine passée, des chefs d’entreprises tech s’étaient déjà prononcé contre ce décret. Serguey Brin, cofondateur de Google, avait ainsi rappelé qu’il était lui-même un réfugié lors de la manifestation d’employés du géant du Web contre le décret, tandis que Sheryl Sandberg, directrice de l’exploitation de Facebook, a déclaré dans un post sur sa page personnelle que ce texte « défiait les valeurs qui définissent notre nation ». Un revirement puisqu’elle avait fait partie des dirigeants invités à la Trump Tower mi-décembre pour discuter avec le nouveau président et qui était partisane du dialogue avec l’administration Trump.
Quant à Reed Hastings, le patron de Netflix, il a tout simplement jugé que les actions du président des Etats-Unis étaient tellement « non-américaines » qu’elles blessaient tous les employés de son entreprise à travers le monde.
De son côté Microsoft a indiqué dans une lettre envoyée au secrétaire d’Etat américain que les restrictions à l’immigration pourraient affecter sa capacité à pourvoir tous les postes dans ses équipes de recherche et développement (R&D), ce qui serait négatif pour l’innovation.
Selon l’index 2016 de la Silicon Valley diffusé par le think tank Joint Venture, 37,4% des employés des entreprises de la région sont nés à l’étranger et 29% ont moins de 40 ans.
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