La fin de la fin d’une époque. En 2019, Jonathan Ive quittait son poste de directeur du design et indiquait qu’il continuerait à travailler pour son ancien employeur « pour les nombreuses années à venir ». C’est tout au moins ce qu’on pouvait lire dans un communiqué publié par la société américaine. Aujourd’hui, s’il faut en croire le New York Times, cette relation professionnelle est… terminée.
Cette rupture, qui clôt une longue période qui a vu Jonathan Ive superviser le design de quasiment tous les produits lancés par Apple depuis la fin des années 90, n’est toutefois pas unilatérale.
Estimé à plus de 100 millions de dollars, l’accord signé par Jonathan Ive et Apple impliquait une forme d’exclusivité. Autrement dit, le père du design de l’iMac, premier du nom, devait recevoir l’aval de son ancien employeur chaque fois qu’il souhaitait travailler pour un autre client.
Alors, à l’occasion des négociations en vue d’un renouvellement de cet accord, « les parties se sont accordées à ne pas le reconduire ». Le quotidien américain indique ainsi que Jonathan Ive voulait retrouver la liberté de choisir les clients qu’il souhaitait, comme il le souhaitait. Mais il semblerait que l’histoire ne s’arrête pas à cela. Certains hauts responsables du géant californien ont remis en question les montants des émoluments de Jonathan Ive. Certains se seraient également plaints du départ de quelques-uns des designers d’Apple pour Love From, la société créée par l’ancien directeur du design.
Le rôle de conseiller extérieur de Jonathan Ive est donc terminé, mais cela ne change rien à l’organisation interne d’Apple. Le département du design rendra toujours ses comptes à Jeff Williams, actuel directeur opérationnel de la firme de Cupertino. Ce dirigeant discret et proche de Tim Cook est même parfois pressenti pour succéder à l’actuel patron d’Apple.
De son côté, Jonathan Ive pourra continuer à travailler pour les quelques clients prestigieux qu’il compte déjà. On trouve ainsi AirBnB ou, plus impressionnant, Ferrari.
Arrivé chez Apple en 1992, Jonathan Ive vient ainsi de couper les ponts avec son ancien employeur. Même si plus récemment, les équipes du marketing produit semblent avoir pris plus de poids au sein d’Apple, ce qui a abouti à quelques corrections. Le tout design ne semble plus être le credo ultime de la société californienne, pas plus que la course à la finesse.
Les iPhone ont ainsi accepté de prendre un peu d’embonpoint pour embarquer une plus grosse batterie et offrir ainsi une meilleure autonomie. Les MacBook Pro ont repris un peu d’épaisseur pour proposer plus de connectique. Bref, l’ère du changement avait déjà commencé depuis quelque temps. Il est juste difficile de savoir quel poids avait Jonathan Ive dans ces évolutions de fonds. En a-t-il été l’instigateur ? Son rôle de prestataire extérieur l’a-t-il privé du dernier mot dans certains processus de décision ? On le saura peut-être un jour. Pour l’heure, trente ans après son entrée chez Apple, c’est donc bel et bien la fin d’une époque, la fin de l’ère Ive.
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Source : The New York Times