La marque à la pomme s’intéresse de plus en plus au paiement mobile, et semble même préparer le terrain pour une offre à part entière, indépendante de ses boutiques virtuelles (iTunes, App Store). Selon The Wall Street Journal (WSJ), Jennifer Bailey, qui était jusqu’alors responsable des boutiques en ligne d’Apple, aurait comme nouvelle mission la création d’une nouvelle activité autour du paiement. Parallèlement, Eddy Cue, responsable iTunes et App Stores, aurait contacté un certain nombre de grands dirigeants pour « discuter » de la vente de services et de biens matériels à partir des terminaux Apple. Bref, quelque chose s’est mis en branle.
L’arrivée d’Apple dans le paiement mobile pourrait changer la donne dans ce secteur qui compte déjà beaucoup d’acteurs de renom (Google, eBay, Samsung, Visa, Mastercard, Square…), mais qui tarde à convaincre les utilisateurs. Sur le papier, la firme californienne dispose de presque toutes les briques pour construire une offre qui tienne la route. Elle fabrique des terminaux mobiles (iPhone, iPad) et elle dispose des numéros de carte bancaire d’environ 575 millions d’utilisateurs qui réalisent déjà des emplettes sur iTunes ou sur App Store. Il « suffirait » d’élargir cette fonctionnalité de paiement à des magasins tiers, par le biais d’une application dédiée. « Apple est un géant potentiel dans le monde des paiements », estime Denee Carrington, analyste chez Forrester Research, interrogé par WSJ.
Selon Carl Icahn, Apple pourrait créer une «solution révolutionnaire»
C’est également l’avis de Carl Icahn, l’investisseur poil à gratter d’Apple. Il a écrit une lettre aux actionnaires de la firme pour les convaincre de positionner l’entreprise sur le secteur du paiement. « Nous pensons qu’une solution de paiement révolutionnaire est désormais une réelle opportunité que l’entreprise devrait poursuivre », écrit-il. Toute la question est évidemment de savoir comment. Une chose semble certaine : Apple ne s’appuiera pas sur le NFC, une technologie sans contact qu’elle a toujours écartée. D’autres acteurs, tels que Google et PayPal, commencent également à faire machine arrière.
En revanche, Apple a la possibilité de s’appuyer sur deux technologies récentes. Le lecteur d’empreintes de l’iPhone 5s pourrait être une manière simple de valider un achat. Le problème, c’est que ce système biométrique a d’ores et déjà été hacké par les spécialistes du Chaos Computer Club, ce qui diminue sa crédibilité. Apple a également développé iBeacon, une technologie sans contact basée sur le Bluetooth. Celle-ci permet à un consommateur dans un magasin de recevoir des informations et des offres promotionnelles en fonction du rayon devant lequel il se tient. En théorie, iBeacon pourrait également servir pour le paiement.
Mais la bataille est loin d’être gagnée. Toute la difficulté du paiement sans mobile, c’est l’adoption par les commerces, comme l’avait déjà montré le flop de Monéo dans les années 2000. Sa variante actuelle, le porte-monnaie sans contact intégré aux cartes bleues, n’a pas non plus prouvé son succès pour l’instant. En décembre 2013, un tiers des cartes bleues est équipé de ce moyen de paiement dédié aux petites sommes, mais seuls 10 % des commerçants l’acceptent. Pour attirer les commerçants, Apple va devoir trouver de bons arguments, de préférence sonnants et trébuchants.
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