Apple a ouvert en début d’année un laboratoire dédié à la recherche dans le domaine des écrans OLED selon les informations du journal économique Bloomberg. Situé à Taïwan à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Taipei, ce centre de recherche est situé dans le parc technologique de Hsinchu sous le nom de Taiwan Apple LLC, Taiwan Branch comme le décrit le site officiel du parc.
Si la nature des avancées technologiques est bien évidemment secrète, le domaine de recherche l’est un peu moins : la liste (en chinois) des champs d’étude contient une phrase en anglais « Low Temperature Poly-Silicon (LTPS) TFT Display » qui ne fait pas l’ombre d’un doute, puisque les LTPS sont utilisés dans la conception d’écrans OLED.
Pour développer des avancées dans ce domaine très sensible, Apple n’a pas fait les choses à moitié et s’est acheté les services d’anciens ingénieurs de AU Optronics, spécialiste de la production de panneaux LCD, mais aussi d’anciens de la division Mirasol de Qualcomm, une technologie d’affichage à basse consommation qui n’a jamais percé. Un hasard n’arrive jamais seul, cette équipe d’une cinquantaine de personnes occupe les locaux de ladite division Mirasol. Cette équipe devrait d’ailleurs s’étoffer puisque Apple a publié des offres d’emploi… sur LinkedIn.
OLED, un miracle difficile à maîtriser
Inventée par Sony qui a depuis jeté l’éponge, repris par Samsung qui a lui aussi jeté l’éponge, la technologie OLED n’est à l’heure actuelle plus portée que par LG, qui est la seule marque à proposer des téléviseurs faisant appel à cette technologie.
Car si l’OLED offre d’immenses avantages techniques, comme une plus faible consommation d’énergie et un meilleur taux de contrastes que le LCD – on parle de contrastes infinis ! – cette supériorité implique des coûts de fabrication biens supérieurs aux LCD pour une durée vie moindre. A l’heure actuelle, la Watch est le seul appareil de la gamme Apple à profiter d’un écran OLED.
S’affranchir des groupes coréens et japonais
Pour l’heure, Apple source tous ses écrans chez quatre fournisseurs : les coréens LG et Samsung, et les japonais Japan Display (fusion des divisions de Sony, Toshiba et Hitachi) et Sharp.
Ce qui ne veut pas dire qu’Apple va directement construire des écrans, mais sans doute la marque californienne s’appuiera-t-elle sur AU Optronics et Innolux, deux géants taïwanais de la conception d’écrans informatiques.
Contrôler pour ne plus subir
Apple aime investir dans la recherche et le développement de composants exclusifs que cela soit par l’ouverture de laboratoires proches de l’industrie comme celui-ci, ou tout simplement par le rachat d’entreprises comme ce fut le cas en 2008 avec le rachat de PA Semiconductors, une boîte qui était spécialisée dans les processeurs basses consommation.
Cette stratégie a porté ses fruits puisque les fameuses puces Ax présentes dans tous les terminaux mobiles (iPhone, iPad, iPod, iPad Pro) se sont avérées très performantes. Des puces en partie produites à… Taïwan.
Il reste à voir comment la nouvelle équipe d’Apple arrivera à innover dans le monde des écrans, car la concurrence est rude.
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