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Apple dans la grisaille

Innovations, ventes, finances… Apple a survolé 2010. Mais la firme de Steve Jobs a aussi montré quelques signes de faiblesse en fin d’année. Un avenir sous un ciel moins clément à Cupertino ?

Certes, Apple a mené de main de maître ses chantiers de 2010. L’iPhone 4 a corrigé quasiment tous les défauts des précédents modèles et la polémique autour de ses problèmes de réception a vite été enterrée. Quant à l’iPad, annoncé en janvier et lancé en avril, il s’en serait vendu près de 8 millions dans le monde. La tablette d’Apple est loin d’être parfaite, certes, mais elle reste bien au-dessus des modèles que Samsung, Archos ou Toshiba ont mis sur le marché jusqu’à présent. Et les finances ? Au beau fixe. L’action a pris plus de 110 dollars durant les douze derniers mois, soit une augmentation de 56 %. Mais la planète Apple est-elle pour autant à l’abri des difficultés ? Pas si sûr, au vu des dernières semaines. Et beaucoup d’analystes annoncent un ciel encombré pour les 24 mois à venir.Sur le marché de la téléphonie mobile, tout d’abord. Les indicateurs de Gartner et de Digitimes Research indiquent que la part de marché de la plate-forme d’Apple, iOS, sera inférieure à celle de Google en 2011. Le géant de la recherche est attendu en tête avec 29,7 % du gâteau mondial, contre 28 % pour Symbian, 16,7 % pour Apple, 14 % pour Blackberry et un petit 5 % pour les Windows Phone de Microsoft. Même le cofondateur d’Apple Steve Wozniak, retiré depuis, s’y met en lâchant une petite bombe dans le quotidien néerlandais De Telegraaf : “ Apple l’emporte sur le plan de la qualité, mais, dans l’ensemble, les mobiles sous Android ont plus de fonctionnalités. Le système d’exploitation de Google va certainement l’emporter. ” Par ailleurs, si la dernière version d’iOS donne un sérieux coup de jeune à l’iPad avec des dizaines de nouvelles fonctions à la clé, on ne peut pas en dire autant des iPhone 3G. Apple continue ouvertement d’inciter ses utilisateurs à installer une version d’iOS qui rend leur mobile instable.

L’App Store sous contrôle

Ces derniers jours, Apple a aussi été pointé du doigt pour avoir supprimé injustement de son App Store une application reliée à un magazine danois dédié exclusivement à Android. Et voilà comme s’en est expliqué un responsable auprès de l’éditeur du titre, Mediaprovider : “ Vous savez… votre magazine… c’est uniquement à propos d’Android… et on ne peut pas avoir ça sur notre App Store. ” L’Ordinateur individuel + SVM serait-il retiré de l’iPad si nous consacrions un dossier de une au système de Google ? Et cette affaire s’ajoute à celle, aussi rocambolesque, de DJB Radio Apps, une boîte spécialisée dans les applications pour les stations de radio à qui Apple a également fermé les portes (lire notre encadré). Grogne ? voire moquerie ? sur la planète high-tech, franchement abasourdie par ce qu’Apple présentait comme la révolution de la décennie lors d’une campagne de teasing menée la veille : l’arrivée des Beatles sur l’iTunes Store. Mouais…

Le grand chantier d’iTunes

Pour beaucoup de fournisseurs de contenus et d’observateurs, dont nous faisons partie, Apple a tout faux en s’aventurant sur des sentiers de plus en plus malsains. Quelle est sa marge de manœuvre en 2011 ? Le nouvel iPad attendu en début d’année devrait lui accorder un peu de répit, certes, mais, à moins de sortir de son chapeau un nouvel appareil magique, l’année d’Apple devrait être moins fournie que les précédentes. L’iPhone 4 ne va pas évoluer de si tôt, les nouveaux MacBook ont été lancés, les iMac ne seront mis à jour que par petites touches et l’Apple TV n’est pas une franche réussite… Sans parler d’iTunes, de plus en plus lourd et totalement dépassé par les tendances du cloud computing et du streaming par abonnement. Le voici, peut-être, le grand chantier d’Apple pour 2011.

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Christofer Ciminelli