Il aura suffi de quelques heures pour qu’Apple voie sa capitalisation boursière fondre vendredi 29 septembre, passant de 17,4 milliards de dollars (19,8 milliards d’euros) à 9,1 milliards de dollars (10,4 milliards d’euros). L’entreprise avait annoncé la veille une révision à la baisse de ses résultats trimestriels. “Nous venons de cogner contre un ralentisseur, a déclaré Steve Jobs, PDG d’Apple, ce qui va se répercuter dans nos bénéfices trimestriels, qui seront d’environ 110 millions de dollars (125 millions d’euros) contre les 165 millions de dollars (188 millions d’euros) que nous attendions”.
La baisse des ventes est à l’origine de cette régression. Si Apple incrimine d’abord le ralentissement mondial du marché, Fred Anderson, directeur financier, ajoute : “Nos ventes dans le secteur de l’éducation, qui connaissent normalement un pic en septembre, ont été plus faibles que prévues. Et notre Power Mac G4 Cube conna”t un démarrage plus lent que ce que nous attendions “. Du coup, l’action cotée environ 53 dollars (60 ?) vendredi 29 au matin tendait à se stabiliser vers 24 dollars (27 ?) mardi 2 octobre, soit son cours le plus bas depuis mi-1999.
Mac OS X se fait attendre
Lors de la publication des comptes annuels, le 18 octobre, Fred Anderson annoncera également des prévisions de croissance revues à la baisse pour les prochains mois.
Il s’agit de la première dépréciation importante du titre Apple depuis le retour de Steve Jobs à la tête de l’entreprise fin 1997 (l’action avait alors atteint son plancher à 6,38 dollars). Plusieurs facteurs sont en cause. Mac OS X, la prochaine version du système d’exploitation du constructeur tarde à voir le jour. Plusieurs acheteurs dénoncent en outre une malfaçon sur les Power Mac G4 Cube dont la coque plastique se fendillerait, ce qui, selon Apple, ne serait pas un défaut de fabrication. Enfin, les marchés traditionnels du constructeur, éducation, graphisme, édition, lui sont de plus en plus contestés.La claque est sévère, sans doute trop. La Bourse, après avoir multiplié par dix le cours de l’action Apple en trente mois vient de le diviser par deux en quelques jours. Il faut sans doute y voir une conséquence de l’attitude de Steve Jobs : un refus de communiquer sur l’avenir de l’entreprise et un recours systématique aux seuls chiffres des ventes pour valider ses choix stratégiques ?
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