Possède-t-on vraiment les fichiers qu’on achète en ligne ? A l’heure où le streaming devient petit à petit la règle de consommation audio et vidéo, la question se pose toujours quant aux films que l’on acquiert. Elle s’est posée d’autant plus à cet utilisateur de l’iTunes Store qui a vu disparaitre trois films de sa bibliothèque alors qu’il les avait bel et bien achetés.
Depuis une semaine, son cas défraye la chronique. D’après le témoignage d’Anders G da Silva, Apple n’a pas hésité à supprimer ces films qui étaient stockés sur les serveurs de l’entreprise. Cela laisse donc penser qu’elle conserve la main sur les fichiers alors même qu’on les a payés.
https://twitter.com/drandersgs/status/1039270646243414016
Une offre différente d’un pays à l’autre
Si cela est inacceptable, le phénomène s’explique toutefois. Ces fichiers avaient été achetés en Australie par l’utilisateur. Mais il a déménagé au Canada… Or, une fois là-bas, ils ont disparu de sa bibliothèque car les titres en question ne figurent pas au catalogue de l’iTunes Store canadien. Les conditions d’utilisation de la boutique en ligne sont claires, comme le montre CNet, « le contenu peut ne pas être disponible au retéléchargement s’il n’est plus proposé sur nos services ». Pour être sûr de disposer de ses fichiers, Anders G da Silva aurait dû les télécharger sur son appareil avant de quitter l’Australie pour le Canada.
Problème : personne ne lit ces conditions et elles ne sont pas naturelles dans le cadre d’un usage moderne. Lorsqu’on achète un fichier, on est en droit de pouvoir le consulter où que l’on se trouve dans le monde. C’est le moins que l’on attend, qui plus est d’une entreprise internationale comme Apple.
Les DRM existent encore
Le problème reste encore et toujours celui des DRM – ces clés de verrouillage numérique disparues des fichiers audio vendus en ligne, mais qui corsètent encore et toujours l’usage des vidéos. Contrairement à une chanson ou plus simplement à un disque physique, il est impossible de transférer un film à un ami pour lui prêter. Cela mène à cette situation ubuesque des débuts de la musique numérique : on dispose de plus de latitude d’utilisation si l’on pirate un fichier que si on l’achète, comme le rappelle TorrentFreak.
In fine, la faute revient en grande partie aux ayants droit qui refusent encore et toujours de lâcher la bride sur les droits de distribution de leurs films et séries. Alors que la musique a fait sa révolution il y a maintenant de nombreuses années, le téléchargement des contenus produits par le cinéma résiste encore et toujours. Au détriment des utilisateurs qui choisissent de ne pas pirater.
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