L’édition 2002 d’Apple Expo, la 19e du genre, inaugurée par son PDG Steve Jobs devant un parterre de quelque 5 000 spectateurs acquis à sa cause, a confirmé l’engouement des utilisateurs. Dommage que le PDG d’Apple n’ait pas profité de l’occasion pour faire quelques annonces, pourtant attendues, de nouveaux matériels. Reste que ce sont plus de 70 000 personnes qui se sont enregistrées avant même l’ouverture du salon, frustrées peut-être de n’avoir pu profiter de l’édition précédente, annulée à la dernière minute pour cause d’attentats aux États-Unis. Parmi les 250 exposants répartis sur 18 000 m2, tout le monde a remarqué un nouveau participant de marque : Oracle. Venu faire la démonstration de la version préliminaire de sa base de données Oracle9i adaptée et optimisée pour Mac OS X 10.2, l’éditeur fut la vedette incontestée du salon.
” Oracle sous Mac ? Il n’y a pas à dire, un pas est franchi ! “, nous confie le PDG d’une PME venu en visiteur, pour le moins séduit par l’annonce. La démonstration sur Mac d’une version préliminaire de la base de données leader du marché confère une nouvelle crédibilité à la plate-forme d’Apple. Crédibilité que confirme la disponibilité du SGBDR ASE (Adaptive Server Entreprise) 12.5 de Sybase et de son kit de développement gratuit, des Ligne 30 et Ligne 100 de Sage pour Mac OS X et la volonté d’acteurs, comme SAP ou HP, d’adapter certains de leurs outils au nouvel OS d’Apple. Cette crédibilité est indispensable pour pénétrer plus avant le marché de l’entreprise sur lequel Apple s’est déjà affirmé avec la sortie de la nouvelle version de Mac OS X à noyau Unix FreeBSD 4.4. Celle-ci, qui permet toujours de faire tourner simultanément les applicatifs Mac et Unix, a été enrichie de nombreuses fonctions (compatibilité avec Active Directory de Microsoft, avec les RPV de type IPSec, possibilité pour un Mac de partager ses ressources avec des postes Windows de façon transparente pour l’administrateur). L’objectif d’Apple semble clair : accroître sa part du marché professionnel en général et celui de la PME en particulier. “65 % des 25,9 millions d’euros de notre CA France est réalisé sur le marché de l’entreprise, contre 25 % sur celui du grand public et 10 % sur celui de l’éducation”, précise François Rondeau, chef des ventes de serveurs chez Apple. “Notre principal handicap aujourd’hui, pour faire adopter nos nouvelles plates-formes au coeur de l’entreprise, est l’absence de références clients. Un handicap qui devrait rapidement être levé si l’on en croit l’intérêt récemment exprimé par bon nombre de grands comptes”, poursuit-il. Pour atteindre son objectif, Apple a restructuré son réseau de distribution, en mettant notamment en place un réseau d’experts par domaine. De même, après avoir dévoilé une gamme de services complète pour les entreprises, il mise sur ses tarifs pour promouvoir ses serveurs Xserve et ce, avec une “approche solution”. Apple, “le premier vendeur Unix”, rappelle Steve Jobs, souhaite faire de sa plate-forme serveur une alternative Unix ou Linux en conciliant l’ouverture de son OS à la manière de Linux, et une assistance de qualité. “Nous offrons une double compatibilité, tant en amont avec les annuaires LDAPv3, Active Directory etc., qu’en aval en étant compatibles avec les parcs de PC hétérogènes”, poursuit François Rondeau. Approche qui semble recevoir l’assentiment des partenaires historiques d’Apple : “Quand vous équipez une entreprise, vous ne vous posez pas la question Windows ou Mac mais la question réseau”, estime Chung Le, vice-président de FileMaker.
Inciter à la migration
En parallèle, il s’agit pour Apple d’inciter les utilisateurs, parfois mécontents ou tout simplement blasés du monde Windows, à rejoindre sa plate-forme. Pour ce faire, le constructeur a lancé aux USA ” Switcher “, une opération d’envergure destinée à démontrer l’intérêt et la simplicité d’une telle migration et ce, à grand renfort de spots télévisés. Au vu du succès de l’opération outre-Atlantique (1,7 million de visiteurs sur le site de Switcher, dont 1 million d’utilisateurs Windows), Apple devrait l’exporter en Europe dans les prochains mois. Microsoft, pour sa part, laisse faire, le géant de Redmond ayant calculé qu’au pire il ne devrait perdre, à l’issue de l’opération, que très peu de parts de marché côté systèmes, et gagner autant de parts de marché côté applications bureautiques, chaque nouvel utilisateur Mac devenant le plus souvent un nouvel utilisateur… d’Office sur Mac.
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