Ce n’est pas la première fois que l’UFC-Que Choisir dénonce l’emploi abusif du terme « illimité » dans le monde des télécoms. Cette fois-ci, l’association de consommateurs vise les offres triple play. Les fournisseurs d’accès incriminés : Free avec sa Freebox Révolution, qui inclut les appels vers les mobiles, et SFR, qui lui a emboîté le pas, en intégrant ce même service à son offre Neufbox Evolution (ou en option à 3 euros par mois sur les autres abonnements).
Le message publicitaire de Free est on ne peut plus clair : « avec la nouvelle Freebox, tu peux appeler tous les mobiles en France. Autant que tu veux. »
« Seulement voilà, à la lecture de la brochure tarifaire, il apparaît que l’utilisateur devra sans doute compter un petit peu quand même. Car “tout compris” qu’ils soient, les appels vers les mobiles n’en sont pas moins… limités », regrette l’association dans son magazine. Un bridage qualifié de « choquant ».
La limitation imposée par Free ne concerne pas le nombre des appels, mais leur durée. L’UFC-Que Choisir a épluché la brochure ainsi que les conditions spécifiques de son service de téléphonie et n’y a trouvé aucune limite chiffrée explicitement annoncée.
L’opérateur conditionne son service à « un usage raisonnable », tel qu’il est défini dans le baromètre trimestriel des communications électroniques établi par l’Arcep (1). Mais là non plus, rien n’est présenté de manière claire. Le document de l’Autorité détaille que les abonnés passent en moyenne 2h51 d’appels depuis leur fixe et 5h03 quand ils disposent de la téléphonie par ADSL. Dans les deux cas, les communications vers les mobiles représentent 10 % des appels.
Pas d’appels de plus de trois heures chez SFR
Lequel de ces chiffres Free juge-t-il relever d’un usage normal ? Dans le meilleur des cas, l’opérateur considérera-t-il que cinq heures d’appels vers les mobiles est la limite ? Il n’a pas fourni la réponse à l’association. Laquelle a donc décidé d’être vigilante sur ce point.
SFR a lui aussi anticipé les éventuels abus, en imposant des limites à son service d’appels. Mais sa communication est plus claire. « Les appels illimités intégrés dans notre offre sont des appels illimités dans le cadre d’un usage normal d’un client grand public », annonce l’opérateur. Ses abonnés peuvent appeler jusqu’à 250 numéros différents dans le mois et la durée d’un coup de fil ne doit pas excéder trois heures.
Bien qu’elles ne soient pas en accord avec la notion d’« illimité », ces restrictions sont considérées comme raisonnables par l’association. « Il s’agit en effet d’éviter les abus et notamment la revente de minutes de communication à des tiers. Au-delà, les appels seront facturés au prix d’une communication classique vers les mobiles. »
(1) Autorité de régulation des communications électroniques et des postes.
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