Plusieurs distributeurs français de produits culturels appellent les éditeurs et le gouvernement à favoriser la création d’une nouvelle plate-forme de téléchargement de livres électroniques pour contrer les initiatives des américains Amazon, Google et Apple dans ce domaine.
Des dirigeants de PPR, la maison mère de la Fnac et de Virgin Megastore, ont ainsi estimé mercredi que la France devrait se doter d’une structure nationale commune de téléchargement de livres électroniques, qui serait dirigée par des éditeurs et des distributeurs.
« Si on n’arrive pas a faire ça, qu’est-ce qui va se passer ? On va se retrouver devant une plate-forme ou un hub fait par une société commerciale, que ce soit Amazon, Google ou Apple », a déclaré Guillaume Decitre, directeur du réseau de librairies qui porte son nom, l’un des défenseurs du projet.
La proposition avancée mercredi intervient au lendemain de l’annonce d’un partenariat entre le ministère français de la Culture et Google dans le livre électronique et la numérisation. Personne n’était immédiatement joignable au ministère mercredi soir.
Une idée qui ne pourrait marcher qu’en France ?
Guillaume Decitre a estimé que l’initiative avait besoin du soutien de tous les éditeurs pour réunir des contenus et qu’une plate-forme unique aurait l’avantage de mutualiser les coûts. Hachette, lui, a déjà monté sa propre plate-forme de téléchargement.
Son directeur commercial, Francis Lang, a indiqué qu’il n’était pas opposé à une structure commune mais que les intérêts de certains éditeurs et des distributeurs n’étaient pas les mêmes. « Faire un outil de gouvernance avec tout le monde autour de la table alors que les intérêts sont contradictoires, c’est le meilleur moyen pour que ca n’avance pas », a-t-il dit.
Critique à l’égard d’une plate-forme centrale lancée en Allemagne, Daniel Zwirn, directeur général de Numilog, la plate-forme de téléchargement d’Hachette, a souligné que l’initiative française incarnait « une fausse bonne idée ».
Pour James McQuivey, analyste auprès de Forrester Research, une plate-forme commune ne pourrait marcher qu’en France. « Clairement, il s’agirait d’une conjonction d’intérêts de préservation de culture, qui tendent à être uniques en France. Si coopération il y a, ce n’est pas pour préserver des intérêts mais pour préserver la culture », a-t-il jugé.
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