Il y a quelque chose de truqué dans l’App Store. Si le Wall Street Journal avait déjà démontré (en anglais), en juillet dernier, qu’Apple dominait un peu trop les résultats de recherche de son propre magasin d’applications, un nouvel article du New York Times (en anglais) met en lumière les mécanismes et l’évolution de cette domination. L’enquête se base non seulement sur des mois d’observation des journalistes, mais aussi et surtout sur 6 ans de statistiques partagées par Sensor Tower, une entreprise spécialisée dans l’optimisation du référencement des applications.
L’un des exemples les plus criants de cette concurrence faussée est le cas de Spotify. Le leader historique de la musique en streaming était ainsi numéro 1 de la recherche par le mot clé « musique » en 2013. En juin 2016 lors du lancement d’Apple Music, l’application d’Apple prend la tête du classement et Spotify passe 4e. Pourquoi pas, après tout, les résultats de recherche sont (théoriquement) fonction de l’intérêt des utilisateurs. Mais cela se gâte fin 2018 où non seulement Spotify – pourtant leader de la musique en streaming – est désormais en 23e position (et donc totalement invisible), mais surtout Apple place alors 8 de ses applications devant, dont certaines plus liées à la vidéo (iMovie, Clips) qu’au mot clé original « musique ».
Apple : une défense peu convaincante
Apple s’est bien défendu par la voix de Phil Schiller « Il n’y a rien dans la manière dont nous gérons la recherche dans l’App Store qui soit volontairement conçue pour favoriser les téléchargements de nos propres applications », mais la seconde phrase de défense est un peu embarrassante. « Nous présentons des résultats basés sur ce que nous pensons que les utilisateurs veulent ». La firme de Cupertino pourrait tout à fait penser que les apps préférées de ses utilisateurs sont signées… Apple. Si on peut, de prime abord, décider que chacun fait ce qu’il veut chez soi, la place qu’ont pris les smartphones dans nos vies et le duopole Android/iOS font que ces places de marchés se doivent d’être neutres. Et quand Android permet d’installer des magasins alternatifs, le caractère fermé de l’iPhone renforce la suspicion.
Apple a-t-il réellement écarté la compétition ? En a-t-il le droit ? Ce sera aux différentes cours de justice de statuer puisque l’entreprise est sous le coup d’enquêtes pour pratique anticoncurrentielle aux États-Unis, dans l’Union européenne et en Russie.
Source : New York Times
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