” Cette fusion appartient à ce type d’opérations qui font que 1 + 1 = 3 “. Ces mots, prononcés en janvier dernier lors de l’annonce de la fusion par Ted Turner, vice-président et premier actionnaire de Time Warner, résument à eux seuls l’ambition du rapprochement aujourd’hui approuvé par les autorités américaines après onze mois de discussions.” Quel que soit le secteur d’activité, le problème est de coupler le contenu et l’accès. Tout ce qui permettra de transmettre ce contenu ?” ADSL, câble, satellite, ou la boucle locale radio ?” fera gagner beaucoup d’argent au détenteur des tuyaux “, insiste Laurent Michaud, analyste de l’Idate.Et du contenu, Time Warner n’en manque pas avec ses chaînes de télévision (HBO, CNN et Cartoon Networks), ses studios de cinéma (Warner Bros et NewLine), ses maisons de disques (Warner, Elektra et Atlantic), ses publications (Time et Fortune). Sans oublier ses réseaux câblés (Road Runner).
Tout cela, ajouté aux 26 millions d’abonnés payants d’AOL, ne peut que donner lieu à des synergies. Concrètement, le nouvel ensemble table sur un chiffre d’affaires combiné de 50 milliards de dollars sur l’année 2000, contre 33 milliards en cumulé en 1999 (dont 7 milliards pour AOL).Si le directeur général d’AOL, Robert Pittman, prédit une progression entre 12 et 15 % du chiffre d’affaires annuel, c’est sutout sur les bénéfices engendrés par ces synergies ?” entre les activités du groupe ?” qu’AOL et Time Warner profiteront le plus de la fusion. La première année, ce même Robert Pittman estime que les bénéfices de la nouvelle entité s’accroîtront de 30 %, puis de près de 25 % chaque année. Sans toutefois préciser jusqu’à quand…Mais tout pari comporte un risque. Celui que prennent AOL et Time Warner est lié en partie à l’avenir des réseaux câblés. D’abord, le développement du câble est coûteux, plus que l’adaptation du réseau téléphonique.
Ensuite, si le terme est générique, la qualité des différents réseaux est souvent inégale. L’obligation faite par la FTC, astreignant AOL à proposer ses services sur d’autres types de réseaux haut débit ne lui est donc pas si préjudiciable. AOL-Time Warner pourra ainsi minimiser les risques.Reste à savoir qui pourra tenir tête au géant. ”
La confrontation avec Vivendi Universal sera frontale”, estime Laurent Michaud. Il ajoute, amusé : ” A moins que Microsoft acquière Bertelsmann “. En tout état de cause, le nombre d’acteurs capables de faire aujourd’hui ombrage à AOL-Time Warner est plus que restreint.
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