Chiffres en trompe-l’?”il… L’autosatisfaction affichée par AOL Time Warner à l’occasion de la publication de ses résultats pour le troisième trimestre n’a pas modifié d’un iota le jugemenet négatif des investisseurs mercredi.Le numéro 1 mondial de la communication a perdu 8,03 % au Nasdaq. Le cour du titre, à 30,81 dollars, touchait un de ses niveaux les plus bas de l’année, proche du seuil des 30 dollars atteints le 17 septembre dernier.Pourtant, les chiffres bruts sont en ligne, voire supérieurs aux prévisions des analystes. AOL Time Warner a généré 9,32 milliards de dollars (10,34 milliards d’euros) de recettes au troisième trimestre, en progression de 6 % par rapport à la même période de l’année 2000.Le résultat brut d’exploitation (EBITDA) s’élève à 2,329 milliards de dollars (2,58 milliards d’euros). Objectif atteint, puisque le bénéfice par action atteint 30 cents, contre une prévision initiale de 26 cents par les analystes.
La publicité en baisse de 4,9 %
Toutefois, les mauvaises surprises ne manquent pas. Tout d’abord, la perte nette d’AOL Time Warner grimpe à 996 millions de dollars (1,1 milliard d’euros) sur la période juillet-août-septembre, contre 905 millions de dollars l’an dernier.La perte nette est néanmoins en repli par rapport au 1,369 milliard de dollars (1,52 milliard d’euros) du premier trimestre 2001.Données plus alarmantes, les rentrées publicitaires d’AOL Time Warner sont en baisse au troisième trimestre. Elles atteignent 1,934 milliard de dollars, soit moins 4,9 % par rapport à la même période de l’année 2000. Cette érosion touche la télévision (- 6 %) et la presse (- 1 %).De son côté, le FAI AOL enregistre 624 millions de dollars de recettes publicitaires, soit une hausse de 5,1 % sur un an. C’est la plus faible croissance du chiffre d’affaires publicitaire qui a jamais été enregistré depuis l’automne 2000. D’où la déception des analystes, plus habitués à des taux de croissance de 26 % comme au deuxième trimestre 2001 ou de 37 % pour les trois premiers mois de l’année.
Nouveaux abonnés : une croissance divisée par deux
Si la détérioration des revenus générés par la publicité perdurait, le FAI pourrait être contraint de procéder à de nouvelles réductions de coûts, voire au gel de certains projets. En effet, la publicité représente 28 % du chiffre d’affaires d’AOL (2,196 milliards de dollars), et les abonnements 63 % (le reste provenant d’activités diverses).Or, le ralentissement économique a aussi provoqué une baisse dans le recrutement de nouveaux abonnés. Entre le 1er juillet et le 30 septembre, AOL a attiré 1,279 million de clients, soit quasiment autant qu’au second trimestre (1,290 million), alors que le gain moyen par trimestre dépassait les deux millions au quatrième trimestre 2000 et au premier trimestre 2001.Conclusion, AOL a peut-être atteint un plafond, notamment aux Etats-Unis. Il lui faut désormais trouver des relais de croissance en Europe et sur l’accès Internet à haut débit.
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