A l’époque, la fusion AOL-Time Warner était présentée comme la plus importante de feu la ‘ nouvelle économie ‘. Une affirmation hâtive, car, aujourd’hui, les deux mariés sont obligés de revoir leurs valeurs à
la baisse. AOL-Time Warner a en effet annoncé ses résultats financiers 2002, avec une surprise de taille : une perte colossale de 98,7 milliards de dollars. Une déconvenue en partie comptable.Ces pertes comprennent en effet de vastes dépréciations d’actifs, dont le poids a nettement diminué depuis la fin de la bulle Internet. La valeur de la partie Web aurait ainsi tout particulièrement chuté.Moteur de la fusion, AOL semble désormais réduit au rôle de boulet. Son chiffre d’affaires a baissé de 4 % en 2002, à 9,1 milliards de dollars, tandis que celui d’AOL-Time Warner progressait de 7 %, atteignant
41,1 milliards de dollars.
Réduire la dette, estimée à 26 milliards de dollars
Les ventes de la partie fourniture d’accès à Internet ont eu beau augmenter, elles n’ont pas pu compenser la chute de la publicité et du commerce en ligne. La seule éclaircie est venue d’Europe, où AOL a vu ses résultats
s’améliorer.L’ampleur des pertes en 2002 laisse penser que le géant des médias en a fini avec sa croissance. En outre, les prévisions pour 2003 ne laissent pas présager un rebond. AOL-Time Warner compte, au mieux, sur un chiffre d’affaires en
légère hausse et sur un résultat brut d’exploitation en très légère hausse. Et fait de 2003 ‘ une année où la société commencera agressivement à retrouver sa flexibilité financière ‘. Manière policée
d’expliquer que priorité sera donnée à la réduction d’une dette estimée par l’AFP à 26 milliards de dollars. Les difficultés d’AOL ne sont donc pas uniquement comptables.Cette tâche n’incombera toutefois pas à Ted Turner. Le fondateur de CNN, arrivé chez AOL par le biais de Time Warner, a annoncé mercredi soir son départ pour mai. Le même mois que Steve Case, fondateur, lui, dAOL.
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