AOL doit revoir la version
6 de son logiciel d’accès. Il vient en effet de perdre un procès contre la société Playmedia, à propos du lecteur multimédia AOL Media Player. La plainte pour violation de la propriété intellectuelle avait été déposée en avril 2001.L’histoire se comprend comme une série de poupées russes : Playmedia accorde une licence d’exploitation d’AMP, son moteur MP3, à la société Nullsoft pour le logiciel Winamp. Nullsoft se fait ensuite racheter par AOL, qui s’inspire alors de Winamp pour mettre au point son propre lecteur multimédia, AOL Media Player, livré avec AOL 6.Le problème selon Playmedia, est qu’AOL Media Player utilise le moteur AMP, mais sans en posséder les droits. D’où le dépôt d’une plainte, et la victoire de cette semaine.Pendant le procès, chaque argument avancé par AOL pour sa défense s’est finalement retourné contre lui. Sa thèse principale était qu’AOL Media Player est un Winamp 2.6.2 légèrement modifié. Et comme le fournisseur d’accès détient le droit d’utiliser AMP dans Winamp, il le possède aussi pour AOL 6.Mais le juge, après avoir utilisé les deux lecteurs, les a trouvé très différents. Tout d’abord concernant le look, mais aussi parce que des options proposées sur Winamp étaient absentes d’AOL Media Player. AOL, qui n’en démordait pas, a donc dû fournir le code source des deux logiciels. Résultat : Media Player n’utilise que 8 % du code de Winamp.Autre argument d’AOL : le futur AOL 7 et la nouvelle version de Winamp n’utiliseront pas le moteur AMP de PlayMedia. Ce dernier en a immédiatement déduit qu’il serait donc aisé d’enlever AMP d’AOL 6, et que la manipulation ne nécessiterait pas trois mois de développement comme l’affirmait AOL.AOL a fait appel du jugement. Mais si celui-ci se trouve confirmé, AOL devra rapatrier tous ses logiciels version 6.0 en passe d’être distribués (quelque 4,2 millions selon le fournisseur) et modifier ceux déjà installés chez ses abonnés. Une tâche ardue qui coûtera plusieurs millions de dollars, comme l’a assuré le fournisseur lors des audiences. Un argument qui na pas non plus attendri le juge californien.
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