01net. : Pour son nouveau service de recherche et de visualisation vidéo, Google a choisi VLC Media Player, le projet de lecteur-enregistreur-serveur multimédia universel et gratuit que vous coordonnez. En
France, Free en a fait le c?”ur de son Media Center :
Free Player.
Comment se sont conclues ces deux affaires ?
Antoine Cellerier : Pour ce qui est de Google, nous avons appris la nouvelle… par
un article de Slashdot. Personne aux Etats-Unis ou en France n’a pris la peine de nous contacter officiellement.
Cela dit, VLC Media Player est sous licence
GPL. Nul n’a besoin de nous demander l’autorisation d’utiliser notre logiciel. Et finalement, nous sommes très contents qu’un tel acteur fasse ainsi
une énorme publicité à ce projet. Néanmoins, Google n’utilise que les extensions développées pour Internet Explorer et les logiciels de la Mozilla Foundation [dont Firefox, NDLR] sous Windows, pas le logiciel en entier.
Pour Free, c’est autre chose. Christophe Massiot, qui ?”uvre très activement au développement de VLC Media Player, travaille chez Free. Il est également issu de l’Ecole centrale de Paris. Le logiciel est depuis
longtemps implanté chez le fournisseur d’accès, puisque c’est lui qui gère la diffusion des chaînes de télévision accessibles via la Freebox.
Le Free Player annoncé le 22 juin permet aux utilisateurs de visualiser sur leur télé des vidéos ou des photos stockées sur leur ordinateur. Ce service utilise les capacités de serveur multimédia de VLC Media Player.Quelle a été la genèse de ce projet et qui y participe ?
Tout a commencé en 1996 au sein de l’association VIA Centrale Réseau qui gère le réseau interne de la résidence des élèves. Il s’agissait alors de diffuser de la vidéo sur réseau IP. D’où la naissance de VideoLAN
Client [renommé VLC Media Player, NDLR].
Le gros déclic a eu lieu en 2001, au moment où les initiateurs du projet ont décidé de passer le code en licence GPL. Du coup, de nombreux contributeurs venant de France, Allemagne, Autriche, Etats-Unis, Hollande, etc., sont venus
apporter leur pierre à l’édifice.
Le projet s’est alors encore plus orienté vers la mise au point d’un encodeur-décodeur multimédia, universel et multiplate-forme*. A cette époque, Gildas Bazin a également mis au point la version PC de VLC. En 2003,
c’est la dimension serveur de VLC Media Player qui a vu le jour. Aujourd’hui, une dizaine de ‘ codeurs ‘ participent activement au projet.Quelles sont les qualités et les limites actuelles de VLC Media Player ?
Il est aujourd’hui capable de lire une quantité impressionnante de formats vidéo ?” dont les DVD et DivX ?”, de sous-titres de films, de fichiers sonores ou d’images. Il accepte également des flux audio et vidéo
en streaming tels que ceux diffusés par les télévisions ou les radios en ligne.
Mais attention, nous n’en sommes qu’à la version 0.8.2, autant dire qu’il ne s’agit pas d’une version dénuée de bugs. Et certaines fonctionnalités ne sont pas présentes. Par exemple, VLC Media
Player ne lit pas les flux vidéo codés dans le format wmv3 de Microsoft [sauf pour la version Windows du logiciel, NDLR] ou les formats RealVideo 9 et 10.
On ne peut pas dire non plus que l’ergonomie soit encore la grande force du logiciel, mais nous avançons. De toute façon, c’est le propre de ce genre de projets, où les contributeurs sont bien entendu très excités à
l’idée d’apporter une nouvelle fonction… moins à celle de corriger des bugs.
Mais nous utilisons désormais un outil de gestion de projet logiciel qui va nous faciliter la tâche. Avant d’arriver à la version 1, il nous reste une centaine de fonctions à intégrer !(*) Windows, Mac OS X, BeOS, Debian GNU/Linux, Mandrake Linux, Fedora Core, Familiar Linux, YOPY/Linupy, Zaurus, SuSE Linux, Red Hat Linux, WinCE / PocketPC
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