L’arrivée de Patrick Leleu à la tête du premier câblo-opérateur français annoncerait-elle un changement de donne dans les télécoms ? À 44 ans, Patrick Leleu est l’homme qui a fait Bouygues Telecom, dont il était directeur général depuis sa création, en 1994. Sa capacité à bâtir de nouveaux marchés grand public lui vaut une réputation de condottiere de la téléphonie mobile. En 7 ans, il rallie au pavillon Bouygues Telecom plus de 6 millions d’abonnés et mène l’entreprise à la rentabilité. Mais en juin dernier, ce polytechnicien annonce son départ de la maison Bouygues où, pendant plus de 22 ans, il a fait toutes ses classes.
Au service du grand public
Patrick Leleu s’explique : “Cet été, j’ai orienté mes recherches dans les services mobile ou fixe de deuxième génération. Avec une question centrale : quel est le meilleur format, la meilleure ergonomie pour susciter une demande grand public en services innovants ?” Plusieurs semaines de contacts avec ses “amis” des télécoms, et il choisit : à la croisée des chemins de l’UMTS, Patrick Leleu se range du côté du câble pour relever le défi des services haut débit. “Chez Noos, les technologies sont là, ils ont déjà des clients, commente-t-il. J’ai rencontré des actionnaires [Suez, NTL, Morgan Stanley Private Equity, ndlr] déterminés à accélérer les développements engagés.” Patrick Leleu confirme ainsi, pour le deuxième semestre 2002, une offre de téléphonie qui complète les services de télévision à la carte et d’internet illimité. “L’offre multiservice a montré sa force d’attraction de nouveaux abonnés sur les marchés allemand et britannique.” Mais elle doit s’allier à une politique de forfait agressive : “Je connais leur puissance “. En attendant, Patrick Leleu veut améliorer à court terme le niveau de satisfaction des 850 000 abonnés de Noos. Avant de partir à la conquête dun marché de 3,5 millions de foyers raccordables. Selon son nouveau patron, Noos atteindra la rentabilité dans trois ans.
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