C’est le premier effet visible de la charte de bonne conduite signée en mars 2003 entre les opérateurs mobiles et la Mairie de Paris. Aujourd’hui vendredi, Orange a accepté de suspendre les émissions d’une antenne
relais à la demande de la municipalité.L’émetteur, implanté avenue Gambetta dans le vingtième arrondissement, ne respectait pas le seuil maximal d’exposition aux ondes électromagnétiques fixé à 2 Volts par mètre (V/m), en moyenne sur 24 heures, par la
charte parisienne. Les riverains s’en étaient vivement inquiétés lors d’une réunion d’informations organisée par la Mairie, mardi 22 juin.
Une charte qui joue son rôle
Depuis près d’un an, dans le cadre de la charte, la Mairie de Paris a effectué plusieurs centaines de mesures* d’exposition sur des sites particuliers (crèches, écoles, hôpitaux) et sur des lieux d’habitation. Le
bilan est plutôt rassurant. Sur les 583 mesures réalisées, 98 % se sont révélées conformes au niveau d’exposition maximal de 2 V/m. Ce n’est pas le cas du site de l’avenue Gambetta en cause aujourd’hui.
‘ Il s’agit d’un appartement situé à quinze, vingt mètres d’un mât surmonté de six antennes ‘, précise Janine Le Calvez, de Priartem**.Conformément à la charte, l’opérateur mis en cause, en l’occurrence Orange, avait un mois pour corriger le tir. ‘ La mesure a été réalisée le 25 mai. Elle a révélé une exposition de
4,5 V/m, en moyenne sur 24 heures, précise Alain Liberge, directeur environnement d’Orange France. La semaine dernière, nous avons donc proposé et mis en ?”uvre une solution de réazimutage des antennes, de
façon à ce qu’elles ne pointent plus vers l’appartement en question. ‘Visiblement, ce réglage n’a pas été suffisant. Hier, la Mairie procédait à une nouvelle mesure et constatait un niveau d’exposition toujours supérieur au seuil maximal. Ce matin, elle demandait à Orange de débrancher son
installation. ‘ Nous avons effectivement arrêté le secteur de l’antenne en cause ‘, confirme Alain Liberge. En attendant de trouver une solution définitive à ce problème.
Dialogue constructif
‘ Nous sommes très satisfaits de ce résultat. Cela prouve que le dialogue entre la Mairie et les associations est bénéfique ‘, se réjouit Janine Le Calvez. Même son de cloche pour
Stephen Kerkhove, de l’association Agir pour l’environnement : ‘ c’est le résultat de notre présence pour la première fois à une Commission de concertation. ‘ Ces réunions,
destinées à régler les litiges sur l’implantation des antennes, rassemblent autour d’une même table les maires d’arrondissement, les opérateurs et, depuis mercredi 23 juin, les associations.Le cas de l’avenue Gambetta est symbolique pour Stephen Kerkhove. ‘ Des situations telles que celle-ci, il doit y en avoir d’autres dans Paris. On engage donc Orange à revoir son réseau et à éviter
la concentration d’antennes. ‘L’opérateur doit maintenant présenter en tout début de semaine prochaine un dossier écrit avec les solutions techniques qu’il souhaite mettre en ?”uvre pour résoudre le problème de l’avenue Gambetta.
‘ Si Orange est un peu clairvoyant, lopérateur va comprendre qu’il faut changer de site. S’il fait du jusqu’au-boutisme comme souvent, il va simplement réorienter ses antennes et essayer comme ça. Si
c’est le cas, on peut déjà lui dire que ça va générer une telle contestation chez les riverains qu’il va falloir mettre des vigiles en bas de l’immeuble ‘, prévient Stephen Kerkhove.* Financées par les opérateurs, ces mesures sont réalisées par trois bureaux de contrôle (Apave, Directique et Veritas) sous le contrôle de la Mairie de Paris.** Priartem : Pour une réglementation des implantations d’antennes relais de téléphonie mobile.
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