Le groupe protéiforme de hackers a profité du système de pétition de la Maison Blanche pour soumettre au soutien de la population une proposition visant à rendre les attaques en déni de service distribué légales dans le cadre d’une protestation. De même qu’il y a des manifestations devant certains bâtiments, il pourrait donc y avoir des DDoS tout à fait légales. Pour les Anonymous, la « progression des technologies sur Internet introduise un nouveau terrain pour protester ». Et de continuer leur explication : « le déni de service distribué n’est en aucun cas une forme de hacking. C’est l’équivalent de cliquer de manière répété sur le bouton Recharger d’une page Web. C’est, en ce sens, similaire à une manifestation d’occupation ».
Les Anonymous demandent par ailleurs que, dans le cadre de cette pétition, toutes les personnes qui ont été emprisonnées pour avoir mené des attaques en déni de service soient libérées et que leur casier judiciaire voie toute mention de ces agissements retirés.
Formaliser l’hacktivisme
Si on peut facilement critiquer cette position et démontrer qu’occuper le parvis d’un bâtiment n’empêche que rarement qu’on y accède, il n’en reste pas moins que cette pétition est intéressante. Elle témoigne en effet de la formalisation d’un courant de pensée au sein du milieu hacktiviste dont nous avions succinctement parlé en avril dernier. Pour certains hackers, comme Oxblood Ruffin, ancien du Cult of the Dead Cow, le déni de service est une violation de la liberté d’expression, puisque, de fait, on empêche des personnes ou des sociétés de communiquer avec le monde. Pour d’autres, au contraire, les attaques en déni de service, parce qu’elles ne demandent aucune connaissance particulière en informatique, sont une des dernières manifestations de l’histoire de la désobéissance civile. Un moyen pour le peuple de faire entendre sa voix dans une société où la démocratie directe est assez rarement possible.
Cette pétition pourrait peut-être donc être la première étape d’une tentative de formalisation de la parole citoyenne numérique.
La pétition qui sera bouclée le 6 février prochain doit regrouper au moins 25 000 signatures pour que l’administration fédérale se voit « contrainte » de s’intéresser à ce sujet. A l’heure où sont écrites ces lignes seulement 814 personnes l’ont signée.
Pétition sur le site de la Maison Blanche
Via BetaBeat
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