Passer au contenu

Annuaire téléphonique universel cherche abonnés au mobile

L’annuaire universel, qui doit intégrer les coordonnées des clients de la téléphonie fixe ou mobile, demeure une vue de l’esprit. La faute aux trois opérateurs cellulaires notamment.

Petite vitesse et grand doucement, c’est le rythme choisi par un certain nombre d’opérateurs ?” de téléphonie mobile notamment ?” pour transmettre à l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et
des postes) les coordonnées de leurs abonnés. La collecte de ces informations doit déboucher in fine sur la mise en place d’un annuaire universel, exploitable ensuite par les éditeurs d’annuaires et les fournisseurs de services
de renseignements de type 118XYZ.Pour son premier
tableau de bord sur le sujet, l’Arcep ‘ observe un retard dans la mise en place des dispositifs pour un certain nombre d’opérateurs, dont les listes d’abonnés ne comportent
 ?” pour certaines ?” qu’un nombre très faible d’inscrits ‘.
Ainsi, si pour le fixe les listes d’abonnés dépassent les 70 %, en revanche pour les mobiles elles avoisinent au contraire… 1 %.
Orange et Bouygues Telecom ont, à ce jour, transmis moins de 0,1 % de leurs numéros, SFR de 2 à 5 %. Résultat : l’annuaire universel n’avance pas. Alors que l’Arcep souhaitait, en juin 2005, qu’il soit mis en place dans les quatre
mois.‘ C’est un scandale vivant ‘, commente un observateur assidu de ce dossier. Les opérateurs cellulaires craindraient-ils un démarchage commercial sauvage de leurs parcs d’abonnés si
chèrement constitués ? Interrogés, SFR, Bouygues Telecom et Orange restent sans voix, ou sont bien en peine de fournir une explication.

L’Arcep pourrait sanctionner

Pourtant, la contribution à l’annuaire universel n’est pas un luxe mais une obligation réglementaire, établie par un décret du 13 juin 2005. Pour remédier à cette lenteur, l’Arcep a décidé, si besoin, de lancer des procédures de
mise en demeure envers certains acteurs. Par la suite, des sanctions ?” jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires de la société ?” pourront même être prises.En attendant, l’Arcep s’engage à publier tous les mois un tableau de bord mesurant l’état d’avancement de l’annuaire universel. Des enquêtes auprès de certains opérateurs, pour mettre en lumière d’éventuelles lacunes dans la
transmission des informations, sont à l’étude.Mais les opérateurs sont-ils les seuls fautifs de cet enlisement ? Pas exactement répond l’Arcep. Le gendarme des postes et télécoms pointe aussi la différence de contraintes réglementaires et légales entre opérateurs fixes et
mobiles. Ces derniers doivent notamment obtenir l’accord exprès de leurs abonnés pour les faire figurer dans l’annuaire universel. Par ailleurs, certains utilisateurs, qui disposent de lignes fixe et mobile, ne souhaitent pas forcément voir figurer
la totalité de leurs coordonnées dans ce document. Des opérateurs comme Free, UPC ou France Télécom déclarent des taux de refus de publication pouvant aller de 20 % à 50 %.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Philippe Crouzillacq