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Anne-Sophie Pastel (Aufeminin.com) : ‘ La croissance est sur Internet ‘

Nouveau portail et nouvelle marque pour Aufeminin.com. Teemix s’adresse à une cible plus jeune et mixte. Une manière, selon Anne-Sophie Pastel, PDG d’Aufeminin.com, de répondre à la demande des internautes et des annonceurs.

C’est l’un des rares survivants de la Net-économie. Rentable en 2003, avec un chiffre d’affaires de 4,6 millions d’euros pour 648 000 euros de bénéfices, Aufeminin.com relève ses prévisions pour cette année. Le portail
table sur une augmentation de 50 % de son résultat net par rapport à l’année passée. Dans la foulée, le groupe coté au Nouveau Marché décline une version de son portail à destination d’une cible plus jeune et mixte.Pour quelles raisons lancer un nouveau portail ?Avec ce site, nous visons les 15-20 ans. Nous lançons Teemix, qui est un portail à la fois éditorial et communautaire. Nous avons voulu lancer une nouvelle marque pour nous différencier clairement d’aufeminin. Teemix est un espace
réservé aux jeunes. Ils y trouvent des loisirs, des stars, des quizz, et peuvent s’y exprimer.Est-ce un moyen de capter une audience plus jeune, qui fréquenterait ensuite Aufeminin.com ?Non. Près de 20 % des inscrits sur Aufeminin ont moins de 20 ans. Mais cette part des internautes n’est pas la plus active sur le site. Nous souhaitons, avec
Teemix, répondre à leurs attentes. Nous comptons atteindre le plus rapidement possible le seuil des 300 000 visiteurs uniques. Pour faire connaître Teemix, nous allons
dans un premier temps faire du marketing viral, puis devrions lancer une campagne publicitaire sur Internet.Teemix a-t-il été développé pour séduire d’autres annonceurs ?La cible des 15-20 ans intéresse les annonceurs car elle est fortement consommatrice. Elle reste néanmoins difficile à séduire. Des marques comme Gemey ou Nestlé peuvent typiquement être intéressées par des campagnes sur
Teemix.L’année dernière vous avez racheté Joyce, un magazine papier consacré au luxe. Ou en êtes-vous ?En rachetant Joyce, nous pensions faire des couplages annonceurs, créer des passerelles entre le papier et le web. Mais, dans les faits, les synergies ne sont pas évidentes. Le marché du luxe est mature. Les marges de progression
inexistantes. La croissance est sur Internet, tant au niveau des marges que de l’audience. Nous avons comptabilisé 2,9 millions de visiteurs uniques en mars 2004 [+ 104 % sur un an, NDLR]. Nous avons donc suspendu
la publication du magazine pour créer un site web [le portail Joyce est inclus dans Aufeminin, NDLR].De nombreux sites de contenus commencent à mettre en place des services payants. Quelle est votre position sur ce sujet ?Aujourd’hui, les internautes sont prêts à payer pour des services à valeur ajoutée et les systèmes de paiement existent. Pour autant, nous ne remettons pas en cause notre modèle économique média [fondé sur les revenus
publicitaires, NDLR]
tant sur Aufeminin que sur Teemix. Nous proposons déjà des services payants pour mobiles ou sur les régimes personnalisés, mais tout cela reste très embryonnaire. Nous ne prévoyons pas de développer d’autres offres
payantes dans l’immédiat. Mais nous devrions y réfléchir.Aufeminin est l’un des rares survivants de la Net-économie. Comment l’expliquez-vous ?Nous avons eu des moyens colossaux en termes de marketing, avec des ressources de plus 20 millions d’euros. [Aufeminin a levé plus de 27 millions d’euros auprès d’investisseurs et lors de son introduction en
Bourse, NDLR].
En 2001-2002, il y a eu une rupture en termes d’usage, les investissements publicitaires s’en sont fortement ressentis. Nous avons réduit nos structures de coûts et investi dans l’innovation, avec des nouveaux formats
publicitaires. Nous avons également diversifié nos revenus avec SmartAdserver, notre logiciel de gestion de bannières.

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Propos reccueillis par Hélène Puel