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Anevia veut servir le haut-débit en vidéo

La start-up compte une trentaine de clients dans une vingtaine de pays. Ses serveurs vidéo sont bâtis avec des composants standards.

Faire du réseau télécoms le magnétoscope virtuel (PVR ou Personal Video Recording) de chaque abonné à la télévision sur ADSL. Tel est l’objectif que s’est fixée la jeune pousse française Anevia pour
2006. Créée en 2003, et employant neuf personnes, elle s’est spécialisée dans les serveurs vidéo de nouvelle génération qui vont bouleverser l’usage de la télévision numérique.Aujourd’hui, les serveurs vidéo dans les réseaux câblés sont de grosses machines propriétaires. Les équipements d’Anevia sont, pour leur part, conçus à partir de composants du marché : processeurs Intel et systèmes
d’exploitation en temps réel basé sur Linux. Résultat : ils sont deux à quatre fois moins chers que ceux de leurs concurrents.Cette avance technologique est le fruit d’une dizaine d’années de recherche. Les quatre fondateurs, étudiants à l’Ecole centrale de Paris, travaillaient sur le projet Video Lan de distribution de programmes vidéo
sur réseau local IP. ‘ A l’issue de nos études, nous avons décidé de créer une entreprise, explique Tristan Leteurtre, le président d’Anevia.
Video Lan
a assis notre crédibilité technique auprès de nos premiers clients en France ?” notamment Free ?”, au Canada et aux
Pays-Bas. ‘

Une capacité de stockage de 1 To

Pour percer, Anevia mise sur la vague ADSL et les réseaux IP comme nouveau réseau de transport des programmes vidéo. Jusque-là, ceux-ci étaient diffusés par le câble. Dans ces infrastructures en boucle, la tête de réseau comporte de
gros serveurs centraux, tels ceux de Sea Change, N-Cube ou Concurrent Computer. Les réseaux ADSL fonctionnent en étoile et comprennent une tête de réseau sur chaque branche, qu’il faut installer au plus près de l’utilisateur.
C’est là que se placent les équipements d’Anevia.La famille des serveurs Flamingo vise le domaine de la diffusion de programmes télé. Celle des serveurs Toucan celui de la vidéo à la demande (VoD ou Video on Demand). Ces derniers disposent d’une capacité de
stockage d’environ 1 To, où le fournisseur de contenu place ses programmes. D’où l’idée d’ajouter cette mémoire aux boîtiers Flamingo et d’en faire, en plus, des magnétoscopes virtuels pour les
usagers.Sur un marché qui croît de 40 % par an, Anevia grossit rapidement. Elle a entrepris une levée de fonds de 1,5 million d’euros, et compte embaucher une quinzaine de personnes dans les deux ans. Mais elle doit également
gagner de gros clients. France Télécom, Deutsche Telekom et BT testent ses produits.

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Jean-Pierre Soulès