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Andrzej Duda (Ensimag) : ‘ Un réseau ambiant doit pouvoir acheminer des données très diverses ‘

Responsable de l’équipe de recherche réseaux et multimédia en informatique et mathématiques appliquées, Andrzej Duda prévoit un développement rapide des réseaux ambiants au service de la mobilité.

Quelle différence y a-t-il entre réseau ambiant, réseau sans fil de type Wi-Fi, et réseau télécoms GPRS ou UMTS ?Le réseau ambiant est un environnement spontané, qui permet à des utilisateurs d’accéder à des services riches et composables au travers d’un ou plusieurs réseaux d’accès sans fil. Ce type de réseau doit s’affranchir de sa nature
informatique ­ 802.11, GPRS ou UMTS ­ pour ne plus laisser transparaître qu’un ensemble de fonctionnalités non intrusives, accessibles de manière intuitive.Cela suppose de remplir certaines conditions…Si l’on dispose d’une bonne connectivité et de services adaptés, de nouvelles applications pourront émerger, comme le web est apparu grâce à la couverture mondiale du réseau internet.Quelles seront les premières applications ?Nos sujets de recherche actuels couvrent quatre aspects. D’abord, l’intégration des technologies sans fil et le développement des réseaux ad hoc. Puis la qualité de service. Ensuite, l’autoconfiguration et la
découverte de services. Enfin, les environnements personnels de communication.A quoi pensez-vous quand vous parlez d’intégration ?L’emploi du réseau sans fil en tant que réseau local est désormais classique. Cependant, la mise en ?”uvre de réseaux spontanés ­ ou ad hoc ­ reste marginale malgré leur intérêt indéniable. Ils pourront constituer un pilier de
l’internet ambiant, qui vise à connecter tout type de matériel en tout lieu et à tout moment. Les réseaux ad hoc permettent, en particulier, de connecter un ensemble de stations indépendamment de toute infrastructure ou étendent l’utilisation de
celle-ci en permettant le rebond des paquets de station en station.D’où vos travaux sur les échanges…Un réseau ambiant doit pouvoir acheminer le trafic de données de natures très différentes: le haut débit des applications multimédias, le débit moyen de la plupart des applications traditionnelles informatiques, et le faible débit
du trafic de contrôle.Pourquoi avons-nous besoin de l’autoconfiguration ?Les technologies sans fil sont aujourd’hui au point et accessibles au grand public mais leur utilisation reste liée au domaine informatique. Il est donc indispensable de fournir des services d’autoconfiguration, destinés à un public
non initié aux tâches complexes de configuration au sein d’un réseau IP. Il faut que des équipements soient organisés pour fonctionner de manière autonome ­ par exemple, découvrir automatiquement les imprimantes présentes sur le réseau.Existe-t-il déjà des protocoles ?Vous pensez à Jini, à UPnP (Universal Plug and Play) ou à SLP (Service Location Protocol). Mais ils ne se sont pas imposés malgré leur disponibilité depuis déjà quelques années. Une autre approche, plus récente, semble prometteuse.
Elle utilise le système de nommage DNS pour la découverte de services: c’est la proposition DNS-SD (DNS Service Discovery), qui, couplée à MDNS (Multicast DNS), fournit une solution intéressante dans des environnements spontanés.Comment concevez-vous l’usage de la mobilité à l’avenir ?Un mobile pourra découvrir les ressources et les services disponibles sur le réseau, les charger ou les initialiser pour un usage à distance selon le type d’application exécutée par l’utilisateur. Le choix de ressources et de
services pourra s’opérer selon le profil de l’utilisateur ou sa localisation. Un mobile pourra personnaliser des services génériques ou en déployer de spécifiques en fonction des besoins applicatifs. Les données utilisées par le mobile pourront
avoir une portée différente: fichiers personnels, données partagées ou documents publics.Il faut donc prévoir de multiples environnements d’utilisation ?Parmi les scénarios envisagés, il y a l’accès aux ressources disséminées à l’aide des technologies point à point par l’interconnexion d’entités habituellement non coopérantes ­ par exemple, des groupes d’appartements dans un
immeuble, ou des maisons voisines. L’un des constructeurs les plus avancés dans ce domaine nous paraît être Apple, avec son vrai système (Mac OS X), la découverte de services intégrée (Rendez-Vous, basé sur DNS-SD), le concept de digital hub (autour
d’un ordinateur portable, gravitent des équipements variés: chaîne hi-fi, appareil photo, caméra, etc.), et l’accent mis sur des réseaux sans fil (carte Airport intégrée, produits 802.11g déjà disponibles).

(*) Ecole nationale supérieure d’informatique et de mathématiques appliquées de Grenoble, l’une des écoles de l’INPG (Institut national polytechnique de Grenoble).

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Hubert d'Erceville