Générer des attestations dérogatoires sur le smartphone, c’est bien pratique. Mais il est vivement conseillé de n’utiliser que le dispositif officiel, à savoir le formulaire en ligne du ministère de l’Intérieur. Le Play Store de Google référence actuellement quelques applications mobiles qui proposent le même service, mais avec en prime une joyeuse collecte de données et du matraquage publicitaire.
En effet, la société Defensive Lab Agency a procédé à une analyse de code statique de trois de ces applications. La plus téléchargée est « Attestation de déplacement » de GLILab, avec plus de 100 000 installations. C’est également celle qui compte le plus de mouchards. Une vingtaine de trackers vous suivent à la trace et affichent des publicités à gogo. Parmi les eux, on retrouve Google, Facebook, Amazon, Yandex, etc. Sur le Play Store, l’éditeur affirme néanmoins que les revenus publicitaires seront reversés « sous forme de dons », sans plus de précisions. Par ailleurs, son appli permet également de désactiver les publicités. Déjà ça de gagné.
🚨 au moins 3 applications Android de génération d'attestations dérogatoires profitent de la pandémie de #COVIDー19 pour générer des revenus publicitaires et collecter des données. @cnil @Place_Beauvau
⬇️ https://t.co/mRDaDWz1jPhttps://t.co/BgOVOjbq8vhttps://t.co/UetDbi9ZFS
— Defensive Lab Agency (@defensive_lab) April 12, 2020
Les deux autres, éditées par Alexis Fourrier et Synapps, se contentent d’intégrer les mouchards publicitaires de Google. Elles sont également moins téléchargées, respectivement plus de 50 000 et plus de 1 000 fois. Mais la tendance est croissante. Visiblement, beaucoup d’utilisateurs ne sont pas à l’aise avec le formulaire en ligne du gouvernement et préfèrent l’ergonomie d’une application.
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Le fait que les autorités aient préféré proposer un formulaire en ligne est compréhensible : c’est simple, peu coûteux et rapide à mettre en place. Malheureusement, cela laisse le champ libre à des éditeurs d’applis mobiles qui veulent profiter de cet engouement pour générer des revenus publicitaires. A priori, rien n’interdit légalement le développement de ce genre de logiciel. Mais d’un point de vue moral, c’est quand même moyen. A noter que sur l’App Store d’Apple, il n’existe aucune application de ce type.
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