De la goutte d’eau dans le gaz à la guerre ouverte. La relation entre Google et Cyanogen, la société qui développe une distribution parallèle et hautement personnalisable d’Android, paraît de plus en plus tendue. Elle s’était fortement dégradée en novembre 2013 après le retrait de CyanogenMod du Play Store. Plus récemment, on avait cru à une amélioration de la relation lorsque les dirigeants de Cyanogen laissaient entendre en octobre dernier que Google avait tenté de les racheter.
Depuis les déclarations successives de Kirt McMaster, PDG de Cyanogen, ont donné le ton, tirant à boulets rouges sur Google et son « contrôle tyrannique » sur Android ou sur Samsung incapable de produire un système d’exploitation mobile qui tienne la route.
Sauver Android de Google
Lors de la conférence Next Phrase of Android, organisée à San Francisco par le site The Information en fin de semaine dernière, Kirt McMaster a réaffirmé les ambitions de sa jeune société dès le début de sa prise de parole : « Je suis le PDG de Cyanogen. Nous essayons de sauver Android de Google ».
Car Cyanogen veut désormais se donner pour mission de fournir une version d’Android ouverte jusqu’à son noyau, que ses partenaires pourront utiliser pour créer des services hautement intégrés, ce qui n’est pas possible à l’heure actuelle. Ainsi, pour Kirt McMaster, Google Now est l’exemple type du service qui est connecté étroitement au cœur de l’OS mobile, ce que ne peuvent pas faire les services tiers.
Cyanogen se pose donc en tant qu’alternative à Google pour le futur d’Android. Et pour assurer sa pérennité et sa force, la société entend bien renforcer son indépendance vis-à-vis du géant américain. « Nous avons à peine effleuré la surface de ce que peuvent être les mobiles. Aujourd’hui CyanogenMod est un peu dépendant de Google. Demain, elle ne le sera pas. Nous n’utiliserons plus un dérivé d’Android d’ici trois à cinq ans. », prophétise le PDG de Cyanogen. « Il y aura des services qui continueront à faire la même chose – avec Android, et il y aura quelque chose de différent. C’est dans cette direction que nous allons », poursuit-il.
Les conditions de la liberté
Pour s’affranchir de Google, Cyanogen devra pouvoir trouver un élément d’alternative pour le Play Store, Gmail ou encore Maps. Car, le géant du Web veille au grain et impose l’utilisation de ses applications. A l’exception de CyanogenMod, les versions alternatives d’Android sont généralement coupées de ces logiciels et du magasin applicatif qui demeure une des forces de l’écosystème mobile. Amazon peine à établir un kiosque alternatif. Mais cela ne semble pas effrayer Cyanogen qui prévoit d’avoir son propre store d’ici 18 mois.
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Source :
The Information
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