Entre décembre 2001 et mai 2002, Business Consulting, aidé du Pôle productique Rhône-Alpes, un organisme financé par la région et l’Etat, ont mené une étude auprès de 46 industriels rhône-alpins. Baptisée Opération de benchmark supply chain, cette enquête est l’adaptation d’un banc d’essai pratiqué l’an dernier par Business Consulting auprès de 70 industriels américains et canadiens.La transposition de l’étude s’est accompagnée d’une simplification (ce ne sont plus 80 mais 20 indicateurs de performance logistique qui ont été analysés) et d’un élargissement de son spectre : “Nous avons ajouté un volet financier et qualitatif, sur la maturité de la chaîne logistique”
, précise Christian Salomon, manager chez Business Consulting.
Un bilan mitigé
Business Consulting porte au crédit des entreprises leur stratégie de vente (et donc l’adaptation de leur capacité de production), et les améliorations régulières apportées aux moyens de fabrication.“La culture des entreprises de la région Rhône-Alpes est encore une culture industrielle classique concentrant ses efforts sur la fabrication “, relève l’étude. Ainsi, pour plus de la moitié des sociétés concernées, 95 % des produits finis ne nécessitent pas de retouche. La gestion des stocks est bien notée, elle aussi, avec une médiane de 22 jours en moyenne, même si la gestion des matières premières ou des composants pourrait être améliorée.“La plupart des entreprises n’ont pas la réelle maîtrise de leurs stocks déployés [agences régionales, filiales] “, précise le rapport. En revanche, des bémols sont formulés sur le cloisonnement des entreprises et la faible collaboration avec leurs fournisseurs.De même, “la mesure de la performance logistique de l’entreprise est globalement délaissée par la plupart des entreprises. La performance des prestataires logistiques et de transport, le respect des plannings d’expédition et de livraison, font rarement l’objet de suivis réguliers “.Pas étonnant, quand l’étude pointe que la plupart des entreprises possèdent, au mieux, un ERP.Au plan financier, l’étude révèle que les entreprises voient dans l’amélioration de leur chaîne logistique un moyen de réduire leurs coûts opérationnels (pour 70 % d’entre elles) et leurs stocks (à 50 %), ou bien de faire progresser leurs revenus (pour 40 % d’entre elles).
Les industriels collaborent mieux en Amérique du Nord
Le principal écart constaté entre les deux côtés de l’Atlantique réside dans la faiblesse des échanges de données informatisées (EDI) entre les industries rhône-alpines et leur fournisseurs : les 25 % d’entre elles les plus avancées ne reçoivent que 10 % de leurs commandes clients par ce biais, là où leurs homologues d’outre-Atlantique en génèrent 30 %.La chaîne logistique des entreprises de la région est donc encore focalisée sur les processus internes de l’entreprise, quand les entreprises d’Amérique du Nord s’efforcent de collaborer.Autre point faible de ce côté de l’Atlantique : le taux de services auprès des fournisseurs est de 80 % dans les industries de Rhône-Alpes (il est jugé mauvais en deçà de 75 %), contre plus de 90 % en Amérique du Nord.Le taux de service client plafonne quant à lui à 75 % dans la moitié des sociétés rhône-alpine (en-dessous de ce pourcentage, il est considéré comme mauvais), contre 85 % dans les trois quarts des industries nord-américaines.
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