l’Oi : comment êtes-vous venue à la recherche d’information sur Internet ?YM : à travers mes études tout d’abord, car c’est un domaine qui m’a toujours passionnée. Puis j’ai participé à la création et au développement de moteurs de recherche, d’abord chez IBM, puis maintenant chez Google. Tout ce qui peut améliorer la recherche sur Internet est à explorer et je n’imagine pas faire autre chose.l’Oi : comment l’abordez-vous ?YM : c’est avant tout le fruit d’une réflexion commune et d’un travail d’équipe, auquel les utilisateurs sont associés. Chacun de nos ingénieurs chez Google est aussi et avant tout un utilisateur de l’outil. Il travaille à son amélioration pour la communauté comme pour lui-même. Nous sommes à l’écoute des demandes formulées par les internautes qui sont en général les mêmes que celles de nos équipes, par un phénomène d’identification. L’interactivité et la réactivité sont nos principaux atouts. On grandit avec l’utilisateur qui est aussi notre partenaire.l’Oi : vous êtes en prise directe avec la recherche pure, quelles sont vos méthodes d’exploration ?YM : chacun apporte sa brique aux fondations déjà mises en place par Google. L’avantage est de ne pas être obligé de reconstruire toute la pile de technologies, on peut se concentrer sur l’innovation. C’est plus rapide, il n’y a qu’un service centralisé sur Internet, un seul déploiement pour tout le monde. Chaque lien exprime une information qu’il faut exploiter. Il nous faut trouver les plus pertinents, en fonction du vote implicite des internautes. À partir de là, nous établissons nos algorithmes qui évoluent sans cesse, comme le Web.l’Oi : quelles applications avez-vous expérimentées ?YM : la rapidité de la recherche a un effet direct sur la pertinence. D’où le succès de notre fonction Google Suggestion, basée sur la popularité des termes utilisés et qui se déclenche à partir des premières lettres d’un mot. Ce sont des propositions de termes et de choix basées sur leur popularité. La recherche est simplifiée au maximum. N’est-ce pas la vocation première d’Internet ?l’Oi : quels sont vos axes de développement ?YM : les applications sociales de la recherche d’information nous intéressent. Et il y a encore plein d’innovations à expérimenter, notamment autour de l’Internet mobile. Il ne faut pas être trop déçu par le rythme plus lent de ses développements par rapport à Internet. Nous attendons une consolidation de ce secteur qui le rende plus pratique pour l’utilisateur. Mais nous ne nous enfermons pas dans ces deux axes. Nous avons une grande liberté dans la créativité.l’Oi : que pensez-vous des attaques sur la confidentialité dont Google fait l’objet ?YM : nous sommes très prudents en la matière, les mentalités changent. Le fait que nos recherches soient du domaine public est une sécurité. Le concept du pure review nous protège. L’interaction avec l’utilisateur, cet autocontrôle public permanent, est un gage de transparence. Nos ingénieurs s’autorégulent car ils sont eux aussi des utilisateurs. Mais il ne faut pas utiliser la confidentialité comme un mur, il faut avancer en ayant des garde-fous.
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