l’Oi : Comment êtes-vous venus au développement d’applications pour mobiles ?MM : Avec Presselite que nous avons fondée durant nos études il y a six ans, notre première activité était le développement de sites Web, dans le domaine du jeu vidéo ou du cinéma. Avec l’arrivée de l’iPhone et son nouveau modèle économique, nous nous sommes dit : “ Pourquoi pas ? ”. Cela a donné notre application Métro Paris, sortie fin 2008. Auparavant, nous avions adapté nos sites au format iPhone, mais nous n’étions pas allés plus loin.l’Oi : Avez-vous évalué les autres plates-formes de développement mobile ?AM : Oui, bien sûr ! Après la sortie de Métro Paris sur iPhone, presque tous les constructeurs nous ont contactés pour porter l’application sur leur plate-forme. Nous avons vite constaté que les outils d’Apple étaient vraiment les plus simples.l’Oi : Est-ce que l’iPad change votre manière de travailler ?AM : Ce qui est très fort, c’est qu’on travaille avec les mêmes outils de développement. Nous créons des applications dites universelles, qui marchent aussi bien sur iPhone que sur iPod touch et iPad. Et nous pouvons adapter nos applications existantes rapidement, en deux ou trois jours.l’Oi : Vous vous êtes démarqués en intégrant la réalité augmentée à plusieurs de vos applications. Cela vous demande-t-il beaucoup de développements ?MM : Pour Métro Paris, nous avons fait au préalable quelques tests et élaboré un prototype en une semaine, histoire d’évaluer la faisabilité. Il nous a fallu environ un mois et demi pour terminer le module : nous avons dû longuement vérifier sur le terrain que les points étaient bien situés.l’Oi : Que pensez-vous des limitations imposées par Apple, tant au niveau des fonctions que du processus de validation ?MM : Les restrictions au niveau des fonctions ont été progressivement assouplies. Si on créait une application ajoutant des fonctions à un composant de base du système, je ne crois pas qu’Apple s’y opposerait. En revanche, Apple impose un processus de contrôle très lourd sur les applications soumises. Cela permet d’avoir un App Store très propre, contrairement à l’Android Market sur lequel c’est un peu tout et n’importe quoi.l’Oi : Pourquoi un prix unique de 0,79 euro pour toutes vos applications, qu’elles soient sérieuses ou plus “ fun ” ?MM : Pour se différencier sur l’App Store, il faut être dans le top : c’est ce que les utilisateurs vont regarder en premier. Le moyen le plus efficace pour y figurer, c’est de vendre beaucoup d’applications : pour cela, le prix doit être très bas. C’est une question de visibilité. Ceux qui hésitent peuvent se dire : “ Ce n’est pas cher, je peux essayer, il n’y a pas grand chose à perdre. ” Notre stratégie, maintenant, c’est de réduire le temps de développement. Dès que nous avons une idée qu’on juge intéressante, on l’adapte rapidement, quitte à ne pas développer immédiatement toutes les fonctionnalités.l’Oi : Et vous n’avez jamais été tentés de proposer des applications gratuites ?AM : Les choses sont en train de changer. Avec l’iPhone OS 4.0, Apple va lancer iAd, ce qui va créer un modèle économique différent pour les développeurs. C’est intéressant, car on pourra en effet proposer des applications gratuites mais générer des revenus grâce à ce système de publicités intégrées. Nous avions déjà testé le système concurrent AdMob mais nous n’étions pas convaincus. Avec iAd, il n’y aura pas de nouvel intermédiaire, cela sera plus simple pour nous à gérer et à intégrer.l’Oi : D’autres fonctions vous intéressent-elles déjà dans le futur OS 4.0 ?AM : Ce qui nous a particulièrement attirés dans les annonces d’Apple, en dehors d’iAd, c’est la géolocalisation en continu. Cela nous donne des idées, comme l’envoi de notifications en push en fonction de l’endroit où on se trouve. Mais nous n’allons probablement pas développer tout de suite pour cet OS. Au départ, la cible ? les utilisateurs de matériel de dernière génération sous OS 4.0 ? sera trop réduite. Cela prendra quelques mois avant de porter tous nos efforts sur cette version.
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