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“ Le Divx 7 cible le marché de la HD ”

De passage en Europe pour le lancement de DivX 7, Jérôme Rota nous fait part de sa vision sur les codecs d’aujourd’hui et de demain.

l’Oi : Vous venez de sortir DivX 7. Quelles sont les nouveautés de cette version ?JR : Avec DivX 7, tout a changé. L’idée était de se concentrer sur la haute définition. Nous avons donc regardé ce qui était utilisé par la communauté des internautes et par l’industrie comme types de codecs audio-vidéo. Résultat : si pour DivX 6 nous utilisions des codecs vidéo MPeg4 et audio MP3 dans un format de fichier Avi, avec DivX 7 nous avons opté pour des codecs vidéo H.264 et audio AAC dans un format de fichier MKV. Ce type de fichier est plus souple et donne techniquement plus d’avantages. Il est, par exemple, impossible d’utiliser du H.264 avec le conteneur Avi.l’Oi : Cette version 7 fait la part belle à la haute définition. Mais dans DivX 6, la HD était déjà disponible. Qu’y a-t-il de nouveau ?JR : La haute définition est possible depuis longtemps avec le codec DivX. Mais aujourd’hui, les contenus commencent à arriver. Et, bien souvent, ces vidéos sont encodées au format H.264. Le Bluray ou encore la TNT HD en France sont, par exemple, deux sources vidéo majeures qui utilisent le H.264. En optant nous aussi pour ce standard, cela nous permet de gérer ces fichiers de manière native. Ce qui est beaucoup plus efficace qu’un passage du H.264 au MPeg4. Nous ne sommes pas là pour imposer un format. Le H.264 fait l’unanimité techniquement et dans les usages, nous suivons logiquement la vague.l’Oi : L’une des forces du DivX est d’être un format lisible sur beaucoup d’équipements de salon. En est-il de même pour le DivX 7 ?JR : La certification est un de nos métiers. Avec le DivX, vous êtes sûr qu’une vidéo que vous avez convertie dans ce format à partir de votre ordinateur soit lisible sur votre PlayStation 3 ou encore votre lecteur DVD de salon s’il est certifié. En ce qui concerne le DivX 7, nous continuons bien entendu ce processus. Nous avons pour cela un nouveau programme de certification appelé DivX Plus. Il assure aux fabricants d’équipements électroniques une tranquillité quant à la compatibilité de leurs appareils avec des fichiers DivX 7. On pense bien entendu aux platines Blu-ray, mais aussi aux nouveaux téléviseurs qui seront bientôt capables de lire des vidéos stockées sur le réseau familial ou en ligne. D’une manière générale, cette certification couvre tous les appareils qui peuvent lire de la haute définition et qui sont financièrement, ainsi que par leur facilité d’emploi, de plus en plus accessibles au grand public.l’Oi : Avec DivX 6, la création de menus interactifs était possible. Avez-vous conservé cette fonction peu utilisée en pratique ?JR : Le programme de certification DivX Ultra, qui intégrait la possibilité de créer des menus, a bien fonctionné du côté des constructeurs. Mais il est vrai que cette fonction est très peu utilisée par la communauté. Créer un menu demande du temps, et ce n’est pas ce que les utilisateurs recherchaient. C’est pourquoi avec DivX 7 nous n’avons pas intégré de fonctions de création de menus. Nous nous sommes concentrés sur les options périphériques telles que le sous-titrage, les multipistes audio ou le chapitrage. Nous n’avons pas encore totalement abandonné l’idée des menus, mais nous lui préférons de nouvelles fonctions. Nous étudions, par exemple, la possibilité d’intégrer des métadonnées dans les fichiers afin de pouvoir rechercher dans sa médiathèque un film en fonction des acteurs présents ou de son producteur, par exemple.l’Oi : En misant sur la HD avec cette nouvelle mouture, les fichiers générés ne seront-ils pas plus volumineux et moins faciles à échanger ?JR : Les fichiers sont plus volumineux quand on passe en haute définition. Le codec H.264 est toutefois légèrement plus efficace que le MPeg4, il offre une qualité un peu meilleure pour un encombrement équivalent. Mais il n’y a pas de secret, avec un film en 1 080 lignes, on obtient un fichier de 2 à 3 Go, quand il suffit de 600 Mo dans une définition standard. Cependant l’augmentation du volume des fichiers n’implique pas forcément des durées beaucoup plus longues dans les échanges via Internet. En dix ans, les connexions ont considérablement évolué avec des débits en constante augmentation.l’Oi : Quelle orientation allez-vous donner au DivX dans les années à venir ?JR : Avec DivX 7, nous ciblons le marché de la haute définition. C’est une évolution mais pas une révolution. Quand les appareils électroniques grand public seront connectés en masse à Internet, nous serons dans une nouvelle phase qui me paraît technologiquement encore plus intéressante. Pouvoir consommer, dans son salon, de la vidéo provenant d’Internet en quelques clics de télécommande, voilà qui va bouleverser les habitudes. Toute la difficulté sera de réussir à faire adopter par le grand public ce type d’appareils connectés. Dans ce marché à venir, nous avons avec notre certification une vraie valeur ajoutée à proposer aux utilisateurs, mais aussi aux constructeurs. DivX n’est pas un fournisseur de technologie. C’est avant tout une marque qui garantit une facilité d’utilisation des fichiers vidéo. Et même si nous basons notre codec sur des technologies standards, c’est un système assez difficile à mettre en place. C’est vraiment LA valeur ajoutée de DivX.l’Oi : Aujourd’hui, il est possible d’archiver un film DVD de 5 Go sur un CD de 700 Mo. Avec des unités de calcul toujours plus puissantes et le codec H.264, peut-on s’attendre à une franche amélioration de ce ratio à l’avenir ?JR : Tous les encodeurs ont des outils internes différents, mais ils sont tous basés sur le même principe : estimation de mouvement [entre deux images successives] et codage de la différence. Si l’estimation est bonne, il y a moins de différence à coder entre les deux images.

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Jérôme Granger