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Analyste-programmeur: un vieux métier d’avenir

Les nouveaux langages de programmation ont réduit les tâches traditionnelles d’écriture de code au profit des missions d’analyse. Le métier d’analyste-programmeur évolue naturellement vers la conduite de projet.

C’est le plus vieux métier de l’informatique. On a prédit mille fois sa disparition ?” progrès des langages de programmation, spectre de l’externalisation vers les pays à faible coût de main-d’?”uvre, etc. Et pourtant, des centaines de personnes continuent de le pratiquer en France. “Le métier d’analyste-programmeur a, en vingt ans de pratique, considérablement évolué, raconte Georges Thiberville, fondateur du cabinet de recrutement TTA (Thauzia, Thiberville et Associés). Grâce aux macro-instructions des nouveaux langages, les gains de productivité ont été considérables. Et le nombre de programmeurs nécessaires à l’écriture d’une application se réduit de plus en plus. Désormais, la fonction d’analyse prend le pas sur celle de programmation.”

Un emploi pour débutants

Reste que, en substance, le métier n’a pas connu de révolution spectaculaire depuis l’âge glorieux du Cobol. Placé sous la responsabilité du maître d’?”uvre, et sur la base des spécifications émises par celui-ci, le développeur analyse, paramètre et code les composants logiciels nouveaux. Cela dans le respect des procédures et des évolutions souhaitées des composants existants. C’est, par définition, un emploi pour les débutants, recrutés dès le bac + 2 ou 3. Mais, associé à de fortes perspectives d’évolution. Et, selon le degré de responsabilité exigé, il peut satisfaire des profils bénéficiant de quelques années d’expérience, voire des jeunes ingénieurs de niveau bac + 5. La rémunération variera donc dans une large fourchette, allant de 21 340 à 36 590 euros (de 140 000 à 240 000 francs) par an ?” la moyenne se situe autour de 30 590 euros (200 000 francs). “L’évolution naturelle de la fonction conduira les postulants vers la conduite de projets. Particulièrement dans des environnements de systèmes intégrés agrégeant de nombreux programmes, explique Georges Thiberville. Le fait est que l’on reste plus ou moins longtemps à ce poste, car on est rapidement amené à voir les choses de plus haut.” En plus de l’usage croissant des progiciels, qui privilégient le paramétrage, l’objet et le fonctionnel aux dépens du développement spécifique et du renouvellement rapide des langages, il faut mettre au compte de cette évolution l’importance grandissante de l’ergonomie et le raccourcissement de la durée de vie des applications. Le savoir-faire technique de base comprend, bien entendu, les langages de programmation, les méthodes, normes et outils de développement, ainsi que la conception et la modélisation des applications. L’analyse des performances et la métrologie des systèmes d’information constituent un atout souvent utile. “Les entreprises recherchent aussi des profils maîtrisant les langages Java, C++ ou objet et les environnements libres (open source), Unix ou Linux ?” ou capables de s’y former rapidement, note Georges Thiberville. Toutefois, l’embauche subit un ralentissement conjoncturel.” Un avis partagé par Patrick Pedersen, directeur général de Jobpilot.com : “Après une embellie remarquable, les analystes-programmeurs souffrent aujourd’hui d’une baisse importante des offres, conséquence de la fin des grands chantiers euro. Pourtant, je pense qu’une reprise s’amorcera au début de l’an prochain.” Les candidats ambitieux devront s’attacher à cultiver leurs qualités personnelles de rigueur, de sens de la méthode et d’honnêteté intellectuelle, leur ouverture d’esprit et leur pragmatisme. Et ne pas hésiter à montrer leurs capacités d’adaptation. Leur facilité à communiquer les amènera à intervenir dans la définition des besoins techniques des clients de la direction informatique. Ce qui leur assurera de bonnes perspectives de carrière.

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Frédéric Pelloud