Analyser et planifier ses besoins

L’analyse fine des besoins en bande passante est impossible avant la mise en ?”uvre d’un site, estime Didier Mangion, ingénieur chez Fluxus, prestataire d’hébergement. On peut juste émettre des hypothèses en fonction du nombre d’utilisateurs, du type d’applications utilisées et des habitudes de travail de l’entreprise.” Ainsi, l’entreprise ne peut que s’appuyer sur son expérience ou celle de son prestataire et appliquer des ratios pour estimer ses besoins en bande passante en intranet, où le nombre d’utilisateurs et les applications sont connus. Pour un site web, cette estimation, déjà vague en intranet, est encore plus imprécise. C’est pourquoi les entreprises optent souvent pour un surdimensionnement ou des contrats souples avec leurs hébergeurs, qui prévoient une bande passante plus importante en cas de pointe de trafic.

Analyser les informations

Une fois les applications en place, en intranet comme sur Internet, l’entreprise dispose d’outils pour réaliser des mesures, savoir comment est employée la bande passante, quels types de flux ou d’utilisateurs la consomment, etc. Ces relevés peuvent se faire à différents niveaux : fichiers de log des serveurs web, d’applications, de cache, ou encore les proxy, points de passage obligés des utilisateurs, qui donnent une image détaillée de la consom- mation par flux. On peut aussi faire appel à des sondes réseau qui analysent le trafic et recueillent les informations par nature de flux, adresses IP des utilisateurs, etc. Mais l’analyse humaine reste difficile en raison du volume des informations. C’est pourquoi des acteurs tels que WebTrends se sont spécialisés dans le filtrage et l’analyse. Cième Informatique pousse l’analyse jusqu’à la répartition de la consommation entre les services d’une entreprise, les types d’applications, etc. De son côté, MRTG, proposé gratuitement par la plupart des hébergeurs ou FAI, permet de voir en temps réel la charge d’un segment de réseau et de planifier ses besoins grâce aux rapports reprennant l’historique de la consommation. Mais attention, une nouvelle application ou une opération promotionnelle sur un site engendre- ront des besoins imprévisibles. La gestion de l’évolution des besoins ne pourra jamais être entièrement automatisée et se passer d’un responsable en contact avec la direction générale.

Olivier Grange-Labat (Le Monde Interactif) :” L’estimation de nos besoins reste difficile à réaliser “

Comment estimez-vous vos besoins en bande passante ?

n 1995, lors de la mise en ligne de notre site, nous sommes partis du principe qu’il fallait agir, observer et réagir en fonction de sa fréquentation. Puis nous avons opté pour un contrat souple avec notre prestataire d’hébergement Fluxus, nous garantissant qu’il dégagerait la bande passante nécessaire à la qualité de service de notre site en cas de pointe de trafic. Même aujourd’hui, l’estimation de nos besoins reste difficile à faire.

Avez-vous des outils d’analyse de trafic ?

Nous avons déployé MRTG pour l’analyse de la consommation en interne, mais nous avons rapidement abandonné cette opération. Que ce soit pour l’interne ?” où nous bénéficions d’une bande passante de 2 Mo auprès de UUnet ?” ou pour le site web, cette analyse selon nous n’est pas critique.

Ne cherchez-vous donc pas à réduire votre consommation ?

Si, mais nos contenus sont légers. Il s’agit surtout de textes et nous utilisons les services d’Akamai pour les images. Nous travaillons aussi sur des solutions de compression du flux HTTP pour réduire la consommation de bande passante. Mais nous préférons privilégier l’analyse de l’audience et l’amélioration de la qualité de nos services. Résultat : en avril 2002, nous avons enregistré plus de 8 millions de visites et 43 millions de pages vues, soit une progression de 389 % par rapport à l’an passé. Face à de tels enjeux, le coût de la bande passante est ridicule.