Il s’en passe de drôles quand je fais mes courses. Il y a quelques jours au supermarché, j’entends un message du genre “ Connectez-vous sur notre site à l’adresse… ” accompagné, en fond sonore, du bruit caractéristique d’un modem 56K en début de connexion. Logique après tout : une box ADSL ou une clé 3G, ça ne fait pas de bruit ; le son strident du modem 56K, ça parle encore à de nombreuses personnes. Mais pour les plus jeunes, ce son ne représente absolument rien. Ce qui m’a fait réfléchir sur la rapidité effarante à laquelle la technologie évolue. Et à quel point nous sommes rentrés dans un monde numérique. D’ailleurs, pour certains produits et technologies, nous en sommes venus à bien différencier la version numérique de la version analogique, précision qui n’était pas utile lorsque seule leur version analogique existait. Des exemples ? La télévision, la radio, la photo (encore que dans ce cas, on oppose le numérique à l’argentique, mais cela revient au même)… Et toujours cet argument massue qu’en numérique “ c’est mieux ”. Faut-il pour autant jeter l’analogique aux oubliettes ? Pas forcément. Une des caractéristiques communes à toutes ces technologies du temps jadis, c’est leur robustesse. Même s’ils s’usent à la longue, un disque vinyle, une bande audio ou vidéo, un négatif de photo peuvent être joués ou reproduits des dizaines d’années après leur enregistrement, pour peu que l’on dispose toujours du matériel adéquat. En revanche, je ne suis pas certain que les actuels baladeurs MP3, cartes mémoire, lecteurs Blu-ray ou téléviseurs LCD résistent aussi bien aux ravages du temps. En attendant, quand ma connexion ADSL est aux abonnés absents, je peux toujours sortir de son tiroir mon fidèle modem 56K…
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