Toutes les entreprises devront à terme se transformer et adopter des systèmes d’information e-business leur permettant de s’adapter à la nouvelle organisation et au fonctionnement de l’“entreprise étendue”. Malheureusement, si la diffusion et l’intégration des technologies internet s’opèrent aujourd’hui doucement mais sûrement dans les 200 plus grandes entreprises françaises, c’est loin d’être le cas des 2 400 000 petites et moyennes entreprises qui forment l’essentiel de notre tissu industriel et commercial.
Trois freins à lever
Trois freins principaux semblent être à l’origine de ce constat. Frein culturel, l’absence de conviction et d’engagement actuels des dirigeants français représente bien le premier verrou à faire sauter pour favoriser l’e-business dans notre pays. Seule une vaste campagne d’évangélisation et de sensibilisation du marché, à l’image de celles organisées à l’occasion du passage à l’an 2000 et à l’euro, pourra venir à bout de ce blocage. Puis, frein technologique et économique, les solutions proposées aux entreprises pour migrer vers des systèmes d’information e-business (notamment au niveau des infrastructures haut débit et des progiciels) sont encore inaccessibles au regard des besoins et des ressources financières et matérielles de la majorité des PME. Pour lever ce frein, il est indispensable, d’une part, que l’État oriente notre économie nationale dans une direction nouvelle par le financement de grands projets favorisant le développement du haut débit en France. D’autre part, il faut que les industriels du secteur des TIC s’adaptent aux spécificités culturelles et aux contraintes économiques de chaque entreprise en déployant des solutions personnalisées et externalisées, et en maîtrisant mieux le “syndrome de l’obsolescence”, qui plonge souvent les clients dans le désarroi. Enfin, frein commercial et marketing : l’industrie des technologies de l’information ne bénéficie pas de réseau de distribution adapté aux spécificités des TPE et des PME-PMI. Les réseaux existants, principalement constitués d’installateurs télécoms et de revendeurs informatiques traditionnels, ne sont pas appropriés à la commercialisation et à l’intégration des nouvelles solutions e-business, et encore moins à l’évangélisation, à la formation ou à l’accompagnement des petites entreprises.
Des intermédiaires plus proches
Dans ce contexte, il est indispensable de favoriser l’émergence de canaux de prescription et de distribution fondés sur la proximité et les communautés d’intérêts. Ces nouveaux infomédiaires pourraient prendre la forme d’entreprises s’adressant à des communautés structurées autour de filières professionnelles, de familles de produits, d’activités sectorielles ou de zones géographiques, et dont le métier serait d’offrir des produits et des services informationnels, décisionnels, transactionnels et technologiques personnalisés en ligne : les PCIS (portails communautaires d’intégration de services). Plateformes hybrides, au carrefour des places de marché et des portails d’entreprises, ils seraient, au regard de leur statut d’infomédiaires, les meilleurs ambassadeurs et catalyseurs pour accompagner les entreprises des filières auxquelles ils s’adressent dans leur transformation e-business. Ils seraient aussi, compte tenu de leur plateforme technologique et de l’interface portail unique qu’ils proposent à leurs clients, les meilleurs prescripteurs et/ou revendeurs et/ou intégrateurs de solutions e-business (postes de travail, haut débit, RPV, applications, services web), notamment celles fondées sur l’externalisation (ASP, SSP, HSP, MSP, etc.). Jusqu’à devenir les opérateurs mobiles virtuels (MVNO) idéaux pour les Orange, SFR et autres Bouygues Telecom dans le cadre de la conception de leurs services GPRS et UMTS destinés aux entreprises. De la sorte, ils répondront à la fois à la nécessité, pour les industriels des TIC, de trouver rapidement des relais de croissance, et pour le tissu industriel et commercial français d’intégrer efficacement les technologies internet et les ressources e-business pour améliorer la productivité et la compétitivité de notre économie d’ici à cinq ans.* en charge de l’E-business Consulting Network (réseau dexperts en technologies internet et télécoms)
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