Choisir un PC, c’est obligatoirement opter pour un processeur AMD ou Intel. Mais sont-ils vraiment équivalents ?
Depuis l’invention du PC, il y a un peu plus de vingt ans, les microprocesseurs qui en sont le moteur ont beaucoup évolué, tant en vitesse qu’en puissance. Aujourd’hui, deux marques dominent le marché : Intel (avec les Pentium 4) et AMD (avec les Athlon XP). Les processeurs sont certes différents, par leurs prix et leurs performances, mais ils sont aussi obligatoirement semblables, car ils doivent faire fonctionner les mêmes logiciels, en particulier Windows.
Les instructions d’Intel font école Tout processeur, qu’il soit de marque AMD ou Intel, est un circuit électronique qui traite des impulsions électriques. Ce circuit électronique effectue des opérations élémentaires (addition, soustraction, etc.). Ce sont ces opérations, appelées instructions, qui sont utilisées par les logiciels. Créées à l’origine par Intel, ces instructions ont été reprises par d’autres fabricants. Ils ont ainsi pu concevoir des processeurs qui donnent les mêmes résultats et qui acceptent les mêmes logiciels. C’est ce qu’a fait AMD, mais en organisant le circuit électronique de ses processeurs de façon différente. C’est ce qui explique les différences de performances entre les processeurs des deux fabricants…
A fréquence égale, performances différentes Les calculs demandés par les logiciels sont effectués par les processeurs à une fréquence, déterminée par un quartz, qui se mesure en gigahertz (GHz) : un processeur à 1 GHz, par exemple, effectue 1 milliard d’opérations élémentaires par seconde. On pourrait en déduire que plus la fréquence est élevée, plus le processeur travaille vite. Mais en réalité, une instruction correspond à plusieurs battements du quartz, et le processeur peut effectuer plusieurs opérations simultanément ou à la suite. Et chaque constructeur a sa façon de traiter ces opérations. A cet égard, l’agencement des circuits d’AMD et leur façon de traiter les instructions sont plus efficaces. A fréquence égale ?” les tests de notre labo le démontrent ?” un processeur AMD coûte moins cher et se montre plus rapide qu’un processeur Intel. C’est la raison pour laquelle AMD ne parle plus de fréquence pour ses Athlon XP. Un Athlon XP 2200+, par exemple, a une fréquence réelle de 1,8 GHz. Le chiffre 2200 signifie, sans le dire explicitement, que cet Athlon a les performances d’un Pentium 4 à 2,2 GHz.
Du cache pour tous ! Tous les processeurs abritent en leur sein une mémoire, appelée mémoire cache, dans laquelle sont stockées temporairement les données les plus récentes. Lorsqu’il effectue ses calculs, le processeur y jette d’abord un coup d’?”il pour voir si les données qu’il cherche s’y trouvent. Si c’est le cas, elles sont traitées immédiatement. Sinon il doit aller les chercher dans la mémoire vive, qui est beaucoup plus lente. Conséquence, plus la mémoire cache est importante, plus le processeur a de chance d’y trouver ce qu’il cherche… et plus il est rapide. La taille de la mémoire cache varie selon le processeur, entre 64 et 512 Ko, aussi bien chez Intel que chez AMD. En règle générale, plus les processeurs sont récents et plus ils ont de mémoire cache.
Les puces ont leur propre carte d’identité En complément des instructions de base communes à tous, Intel comme AMD ont ajouté de nouvelles instructions à leurs processeurs. Destinées à effectuer des calculs particuliers (multimédia, vidéo, etc.), elles peuvent être utilisées par les logiciels, qui s’en trouvent ainsi accélérés. Pour cela, il faut que les logiciels soient conçus dans ce but ; on dit alors qu’ils sont “optimisés ” pour un type de processeur. Comme chaque processeur est doté d’une carte d’identité, le CPU ID, qui indique les instructions dont il est doté, les logiciels, y compris Windows, n’ont qu’à “demander ” cette carte d’identité pour s’adapter automatiquement au processeur et utiliser ses instructions.
Les logiciels non optimisés continuent d’utiliser les instructions de base. Mais, bien entendu, ils mettent plus de temps à effectuer les calculs. Avec les jeux, cela se vérifie par une différence dans la qualité et la rapidité de l’affichage.
Peu importe le processeur, c’est la mémoire vive qu’il faut suivre Les performances d’un processeur dépendent aussi de la fréquence du bus système ou FSB (Front Side Bus) , c’est-à-dire de la vitesse à laquelle les données sont transférées du processeur vers les autres éléments du PC et vice versa. Cette fréquence se mesure en MHz. Chaque processeur, d’AMD ou d’Intel, a une fréquence de transfert maximale qui se situe entre 66 MHz (vitesse des anciens Celeron) et 533 MHz (derniers Pentium 4). Dans la pratique, cette vitesse se cale sur celle de la carte mère et, surtout, de la mémoire vive. Il s’ensuit que lors du choix d’un PC, c’est moins la fréquence du FSB que celle de la mémoire vive qu’il faut prendre en compte.
Ça chauffe et claque du côté d’AMD Les processeurs sont fabriqués en gravant les circuits électroniques sur des plaques de silicium. Plus la gravure est fine, moins il faut de puissance au courant électrique pour faire fonctionner les processeurs, et moins ils chauffent. On peut alors augmenter la fréquence du processeur. Intel a toujours conservé une avance par rapport à AMD : ses derniers processeurs sont gravés avec une finesse de 0,13 micron (millionième de mètre) alors qu’AMD en est encore à 0,18 micron. Cette différence explique en grande partie le fait que les processeurs d’AMD chauffent plus que ceux d’Intel.
Reste que, chez Intel comme chez AMD, l’échauffement est tel qu’on équipe les processeurs d’un dispositif de refroidissement, le plus souvent un ventilateur, afin d’éviter qu’ils ne grillent. En complément, un réglage de la carte mère arrête le processeur si le ventilateur tombe en panne ou fonctionne mal. Mais il arrive souvent que la carte mère soit mal réglée ou se dérègle. Dans ce cas, adieu le processeur !Pour éviter cet accident, Intel a doté ses Pentium 4 d’un dispositif de protection thermique : quand le processeur commence à chauffer, il ne s’arrête pas brutalement en faisant perdre le travail en cours, mais il abaisse automatiquement sa fréquence, ce qui fait tomber la température. Il continue alors à fonctionner. Mais le risque est que le processeur continue ensuite à travailler à petite vitesse. S’il chauffe vraiment trop, le processeur dispose d’un second procédé qui l’arrête. Chez AMD, jusqu’à récemment, les processeurs étaient dépourvus de protection thermique. En cas de panne, le processeur brûlait avec la carte mère. Ce n’est que depuis l’arrivée des derniers Athlon XP qu’a été adopté un système d’arrêt automatique en cas d’échauffement, mais, contrairement aux Pentium 4, ils ne disposent pas de procédé de ralentissement.
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