Les récentes fuites étaient en partie avérées : les processeurs Ryzen pour PC portables arrivent. Conformément aux plans d’AMD, la prochaine génération de puces baptisées « Ryzen Processor with Radeon Vega Graphics » va investir des machines HP, Acer et Lenovo, à petite dose en cette fin d’année. Et à plus grande échelle, au premier trimestre 2018, surement avec quelques annonces lors du CES de Las Vegas.
Avec ces nouveaux Ryzen, « les ordinateurs ultrafins les plus puissants du monde » pourraient voir le jour selon AMD. Rien de moins. Et pour ouvrir le bal, ce sont bien deux processeurs qui entrent en piste, les Ryzen 5 2500U et Ryzen 7 2700U.
L’ex-fondeur voit donc petit pour commencer. Bien entendu, affirmant miser sur la qualité plutôt que la quantité, AMD s’est fait une joie de présenter ses nouveaux poulains à grands coup de schémas et de graphiques.
Du calcul mono cœur en passant par les performances multicoeurs (et multithreads), les nouvelles technologies utilisées, tout comme les prestations des puces dans certains jeux, rien n’a été oublié. Surtout lorsqu’il s’agit de comparer ou opposer les « Ryzen Processor with Radeon Vega Graphics » à l’ancienne génération AMD (septième du nom et baptisée Bristol Ridge) et, surtout, aux deux dernières générations de puces basse consommation d’Intel.
Pas de simples processeurs mais des APU
Pour rappel, ces processeurs Ryzen ne sont pas les exactes répliques de leurs alter ego pour PC de bureau. Ce sont des APU (Accelerated Processing Unit) assimilables à des SoC et non de simples CPU (Central Processing Unit).
Ici, pas de déferlante de coeurs, on se contente de 4 unités de calcul (hyperthreadées) et surtout, on ajoute une partie graphique de type Radeon Vega sur le même circuit. C’est elle qui constitue la principale différence avec les puces pour PC de bureau.
Plus musclée sur le 2700U (10 unités graphiques contre 8 sur le 2500U), la simili carte 3D embarquée est, d’après AMD, bien plus efficace que celle des Core d’Intel basse consommation et donc capable de faire tourner des jeux vidéo notamment.
Des PC ultrafins pour jouer de temps en temps
Les premières données communiquées par AMD sur la question du gaming sont assez alléchantes. Gardons toutefois en tête que l’on parle de jouer sur un PC dit « ultrafin ». Il ne faut donc pas s’attendre à faire tourner Battlefield 1, en Full HD, avec un rendu DX12 et tous les détails à fond.
En fait, AMD dédie son APU aux titres très en vogue dans le monde eSport. Ainsi, Overwatch (Blizzard), DoTA 2 (Valve), League of Legends (Riot Games) ou encore Quake Champions (Bethesda) ont servi de mètre étalon.
Selon le concepteur de puces, atteindre entre 49 et 66 images par seconde serait possible… sous conditions. Il faudra régler la définition de l’image entre 720p ou 1080p et accepter de faire tourner les titres avec des niveaux de détails compris entre « bas » et « moyen ».
Interrogés sur les procédures de tests exactes, les représentants de la marque nous ont expliqué que les relevés avaient été effectués sur des sessions de 15 minutes de jeux, puis compilés pour créer des moyennes (au 95e centile). Nous ne manquerons pas de vérifier tout cela dès qu’une machine avec Ryzen Mobile nous tombera entre les mains.
AMD l’affirme : ses APU surpassent les Core i7 d’Intel
En mettant les Ryzen et les solutions Intel face à face, AMD admet que le 2700U est moins véloce qu’un Core i7-7500U voire qu’un un Core i7-8550U… en calcul mono thread.
En revanche, dès que l’on enclenche tous les threads, le 2700U s’envolerait, laissant les Core bien en retrait.
Il y a fort à parier que les technologies AMD Precision Boost 2 et mXFR ne sont pas étrangères à cela. Ce sont deux des nouveautés logées sur le circuit de la puce, boostant les performances globales de l’APU.
Le Precision Boost 2 agit comme le ferait le Turbo Boost des processeurs Intel, en augmentant la fréquence des cœurs en activité quand tous ne sont pas sollicités, avec une limite haute prédéterminée.
Le mXFR (mobile XFR), pour sa part, est un mode qui permet de pousser encore plus loin les performances de la puce, à condition que la solution de refroidissement du PC portable soit suffisante. Pour rappel, le XFR a été introduit par AMD sur les Ryzen 3, 5 et 7 pour PC de bureau.
C’est sans doute en combinant ces deux technos qu’AMD peut affirmer, sans sourciller, que le 2700U est aussi performant en calcul pur (toujours dans Cinebench R15 multithreadé) que le Core i5-7500K. Un processeur Intel pour PC de bureau qui, en plus, consomme 91 watts alors que les Ryzen 5 et 7 pour PC ultrafins n’engloutiraient -eux- que 15 watts.
Oui, vous avez bien lu. AMD annonce que ces deux puces basse consommation ont une enveloppe thermique aussi élevée que celles des dernières générations de Core i7 d’Intel, soit 15 watts. Reste que la véracité de cette donnée peut aisément être remise en question ! En effet, lors de nos tests des Ryzen pour PC de bureau, nous avions constaté que le TDP (enveloppe thermique) annoncé par AMD était bien inférieur à ce que nous, nous relevions sur nos outils de mesure.
Acer, HP et Lenovo sont dans le bateau APU Ryzen
Nous le disions en introduction, trois constructeurs acceptent de jouer le jeu d’AMD et de miser sur les Ryzen Processor with Radeon Vega Graphics : Acer, HP et Lenovo. Selon AMD, d’autres constructeurs vont rapidement suivre. Il est d’ailleurs étonnant que Dell – très tourné vers les solutions rouges au dernier Computex – ne soit pas parmi les premiers partenaires retenus.
D’après les caractéristiques aperçues lors de la présentation, difficile de qualifier ces machines « d’ultrafines ». Les épaisseurs varient entre 1,3 et presque 2 cm d’épaisseur et les modèles Acer et HP sont des 15,6 pouces.
Le modèle HP (Envy 15 x360) permet l’exploitation de la techno mXFR pour booster les performances de la puce embarquée. Seule machine présente lors de la présentation, le Swift 3 d’Acer nous a paru assez massif.
Terminons en mentionnant que seule la référence Lenovo (IdeaPad 720s) opte pour un écran 13,3 pouces… une diagonale qui sied bien mieux à une machine ultrafine et donc ultraportable de notre point de vue.
Là où le bât blesse, c’est qu’AMD n’a pas été capable de nous dire si oui ou non, ces machines seraient disponibles en France. Nous nous sommes rapprochés des marques concernées et pour l’heure, aucune n’a pu nous confirmer une date de disponibilité et donc, un prix.
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