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AMD Ryzen 7000 : le grand bond en avant des processeurs desktop d’AMD

Gravure 5 nm, nouveau socket AM5, DDR 5 et PCIe 5 : la nouvelle génération de CPU desktop d’AMD est une mise à jour majeure. Intégrant un petit GPU RDNA2 pour le dépannage graphique et l’encodage/décodage vidéo, elle a la lourde tâche de contrer la 13e génération de processeurs Core « Raptor Lake » qui pointe le bout de son nez…

AMD dame le pion à Intel : alors que l’on s’attend très prochainement aux annonces des futurs processeurs pour PC de bureau de 13e génération « Raptor Lake », l’éternel challenger des puces x86 annonce aujourd’hui sa nouvelle génération de Ryzen 7000. Des puces qui sont placées sous le « numéro 5 » : la gravure est en 5 nm, le nouveau socket s’appelle AM5 et les processeurs prennent en charge à la fois la DDR5 et le PCIe 5.0. Le tableau aurait été parfait si l’architecture était Zen 5, mais il s’agit en fait de la première itération de puces basées sur des cœurs CPU Zen 4 !

Cette profusion d’améliorations permet à AMD de pousser plus loin les fréquences – 800 MHz de plus par rapport à la génération précédente. Une hausse qui participe des substantiels gains de performances promis. Petit tour d’horizon des nouveautés, innovations et améliorations du nouveau processeur de bureau d’AMD.

Zen 4 et AM5

Entre Ryzen 7000 (Zen 4) et Ryzen 5000 (Zen 3), parlons déjà de ce qui ne change pas : le nombre maximum de cœurs CPU. Comme pour la génération précédente, la puce la plus puissante affiche 16 cœurs et 32 tâches simultanées. Mais elle a été revue en profondeur, tant est si bien que le bon vieux socket AM4 qui a accompagné toutes les générations de processeurs Ryzen passe enfin la main à AM5. AMD fait ici figure de référence pour avoir fait vivre six ans durant la même plate-forme, facilitant grandement les mises à jour de machines. On ne sait quand AMD mettra à mort sa nouvelle plate-forme, mais l’entreprise a d’ores et déjà annoncé que le support ira au moins au-delà de 2025. Un exemple à suivre, M. Intel !

Comme pour la précédente génération, la puce est constituée de trois « chiplets », soit trois morceaux. Deux d’entre-eux sont les cœurs CPU à proprement parler, que l’on appelle des CCX pour CCX (Core Complex). Deux CCX de chacun 8 cœurs CPU autour d’un pool commun de mémoire cache de niveau 3 (L3) forment, avec l’Infinity Cache, un CCD ou « Core Chiplet Die ». L’Infinity Fabric est l’équivalent d’une « autoroute » qui fait transiter les informations entre les deux CCD et vers le cIOD, le troisième larron. Ce dernier morceau s’appelle le « client I/O Die », en gros le cœur des entrées/sorties. Gravé en 6 nm (une belle amélioration par rapport aux 12 nm de la génération précédente), il relie les deux CCD aux autres composants : RAM, USB, PCIe, etc. C’est lui qui prend en charge la mémoire DDR5, le PCIe 5.0, l’USB 3.2, etc.

Et c’est aussi lui qui intègre un invité surprise dans cette nouvelle fournée de processeurs de PC de bureau hautes performances : une puce graphique !

Un mini GPU RDNA2 intégré de série

AMD intègre depuis des années des cœurs Radeon Vega dans ses SoC mobiles et dans une gamme de CPU de série « G » destinés aux OEM et au marché pro. Mais jusqu’ici, les processeurs de bureau haut de gamme en étaient dépourvus. Et non seulement les Ryzen 7000 accueillent une puce graphique, mais en plus celle-ci est basée sur RDNA 2 et non la vieillissante architecture Vega. « RDNA2, comme la Steam Deck ? », me direz-vous. Effectivement, mais ne comptez pas sur elle pour jouer.

Car avec seulement deux cœurs RDNA 2, cette puce graphique n’a absolument pas de quoi exécuter des titres 3D de manière confortable. Et ce n’est pas grave puisque ce n’est absolument pas le but. Les gros processeurs de PC de bureaux sont la plupart du temps couplés à de puissantes cartes graphiques dédiées. Mais en intégrant un GPU à son nouveau CPU, AMD rend trois services potentiels.

D’une, il élimine le besoin de GPU dédié pour les machines bureautiques qui ont uniquement besoin de puissance CPU. De deux, il permet aux gamers et bidouilleurs de pouvoir profiter d’une puce graphique secondaire en cas de panne de leur carte graphique. Enfin, comme tout bon GPU moderne, ce duo de cœurs RDNA2 intègre des encodeurs et décodeurs multimédia. Côté encodage, on a droit à de l’accélération h264 et h265 matérielle. En décodage, il faut aussi ajouter le VP9 et l’AV1. Sans aucune aide, il peut gérer deux écrans via du HDMI 2.1 ou du DisplayPort 2.0.

Le bénéfice est donc assez intéressant : les « gros » Ryzen 7000 ont désormais une certaine autonomie graphique.

D’importants gains de performances

Avec toutes ces nouveautés, il était logique qu’AMD gonfle les biceps et communique sur de substantiels gains de perfs. Avec jusqu’à +13% d’instructions exécutées en plus par cycle d’horloge et une augmentation de ces cycles par le biais des hausses de fréquences, les Ryzen 7000 promettent de jolis bonds en avant selon les applications.

Selon qu’il se compare à sa précédente génération (Ryzen 5000) ou aux puces Intel de 12e génération, AMD promet des gains de puissance gaming, de puissance de création ou d’efficacité énergétique très importants. Des chiffres à prendre avec des pincettes dans tous les cas et qui ne sauraient être pris au premier degré, les constructeurs ayant tendance à choisir précisément les benchs qui leur sont les plus favorables. Mais sur le papier, les nouveaux cœurs, les hautes fréquences – on est passé de 4,9 GHz à 5,7 GHz de vitesse turbo max – promettent une très sérieuse accélération des vitesses de calcul.

Une accélération dans tous les domaines de calcul d’ailleurs avec l’introduction d’une nouvelle brique matérielle : les instructions AVX-512. Alors qu’Intel les a retirés de sa 12e génération, AMD profite de sa refonte pour introduire ces instructions qui sont surtout utiles pour les applications IA : inférence, apprentissage profond, réseaux neuronaux, etc. Les bidouilleurs et de l’IA apprécieront de voir les gains aller de 31% à 147% selon les nombres manipulés (entiers ou virgule flottante).

Pour aller encore grappiller quelques pourcents, AMD a intégré une technologie de surcadençage (overclocking) de la mémoire vive. Appelée AMD EXPO, cette technologie s’appuie sur la basse latence (environt 63 ns) de modules de DDR5 certifiés pour offrir des gains dans les jeux vidéo. AMD promet de 5% (GTA 5) à 11% (CS:GO) de performances en plus. Le tout pour un usage en mode automatique et une technologie sans royalties – ce qui explique que tous les constructeurs majeurs de mémoire gaming semblent de la partie (Corsair, Kingston, G.Skill, etc.).

Côté énergie, selon les graphiques d’AMD, à consommation équivalente (on parle de « ISO-power » dans le jargon), les gains peuvent être très importants sur les applications multi-threadées (qui sont capables de gérer plusieurs cœurs CPU en même temps). Sous Cinebench 23 nT, les gains vont de +35% dans les hautes consommations (170W de TDP, 230W tirés à la prise) jusqu’à +75% dans les basses consommations (65W de TDP, 88W à la prise).

Un gain qu’il serait bon d’encenser si AMD n’avait pas joué à qui a la plus grosse avec Intel…

Consommation et dissipation thermique en hausse

La réduction de la taille des circuits électroniques permet en général de jouer sur deux leviers. On peut gagner en puissance, par le biais d’une plus grande densité de transistors et l’accès à de plus hautes fréquences. Ou profiter d’une consommation énergétique inférieure à puissance constante. Voire combiner les deux, pour profiter d’un gain de performances à consommation égale.

Pour ce passage de 7 nm à 5 nm, AMD a clairement choisi la première option, quitte à faire « péter les watts ». Alors que le Ryzen 9 5950X s’affichait à 105W (aux alentours de 190W en mode intensif), son successeur le Ryzen 9 7950X affiche un TDP de départ de 170W. Autant dire que ça va tirer sur l’alimentation en mode boost !

Toute la gamme subit cette inflation de la consommation. Tous les remplaçants des puces en 65W (5600X, 5700X) passent à 105W, les versions 105W (7950X, 7900X) à 170W. Pris dans la course à la puissance absolue pour le lancement de cette nouvelle génération, AMD est dans les pas d’Intel dont la 12e génération « Alder Lake S » est parfois pointée du doigt pour ses TDP – jusqu’à 241W pour le Core-i9 12900KF ! Espérons qu’AMD complète sa gamme dans les mois qui viennent avec des puces desktop plus sages, tournant autour de 40-65W. Tout le monde n’a pas besoin de compresser des vidéos 8K tout en streamant ! Et tout le monde n’a pas envie d’avoir recours à du refroidissement liquide, comme AMD le recommande pour ses puces les plus énergivores.

En ce qui concerne les prix, AMD semble s’être aligné, parfois à la baisse, sur les prix en dollars des références Intel de 12e génération. Comme à l’accoutumée, il faudra voir les tarifs pratiqués par les revendeurs Européens. Mais avec une forte remontée du dollar face à l’euro ces derniers mois, il paraît certain que nos prix européens soient bien au-dessus des prix US + taxes.

Toutes les références de Ryzen 7000 devraient être disponibles aujourd’hui.

Le Ryzen 9 7950X est lancé à 699 $ HT
Le Ryzen 9 7900X est lancé à 549$ HT
Le Ryzen 7 7700X est lancé à 399 $ HT
Le Ryzen 5 7600X est lancé à 299 $ HT

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Votre opinion
  1. Dans la liste des processeurs et de leur prix respectif tout en bas de votre article, il y a une coquille, vous les avez tous nommés “Ryzen 9” 😉
    @ plus !

Les commentaires sont fermés.